jeudi 4 janvier 2018

Gibelotte en compagnie de Montaigne (suite 11)

Lettres fictives de réactions à La Gibelotte et répliques du Littéraire
J’ai envoyé mon manuscrit en Word et en TextEdit par courriel à différentes personnes impliquées dans le conflit pour connaître leur opinion. Voici leurs réactions et mes réponses. (Le Littéraire)
Lettre de l’avocat local Robert A. dit L'Eloquent, l’homme de 50,000$, qui a souhaité devant le Juge que cessent ces injures et ces vomissements.
Monsieur,
j’accuse réception de votre oeuvre. De ma maison des Cantons de l’Est, que j’ai fait construire en partie avec les émoluments provenant de votre dossier, je vous réponds que je ne vous lirai pas. Je mettrai votre livre au feu. Après avoir traité une affaire, je passe à la suivante. J’ai depuis longtemps perdu le goût des actes gratuits. De plus, je connais la mauvaise opinion que vous avez de moi et je ne suis pas masochiste. J’ai été l’avocat de votre adversaire et je n’avais pas de cadeau à vous faire.  
Comme lors de l’entente hors cour vous avez refusé de me serrer la main car vous vous croyiez en possession exclusive du désintéressement et de la vérité, je ne vous salue pas. Je regrette seulement de ne pas avoir insisté pour inscrire une clause de confidentialité dans l’entente que nous avons signée et que vous n’avez pas respectée en continuant votre harcèlement contre la directrice.
J’aurais bien aimé qu’il y ait un procès devant un juge. Je suis certain que vous auriez eu la leçon de votre vie. Je vous aurais fait payer très cher votre arrogance. Je vous aurais donné de bonnes raisons de jouer à la victime. C’est mon seul regret. Je n’ai pour vous aucune considération. Vous vous en êtes tiré à bon compte. J’espère que vous en êtes conscient.
On me dit que je vous ai causé beaucoup de souci. Je serais malhonnête si je ne vous disais pas que ça m’a fait plaisir.
Je vous informe qu’un téléphone du spécialiste des assurances au  premier ministre a été fait en faveur de ma nomination au poste de juge. Tous les espoirs me sont permis depuis que l’on sait combien j’ai écoeuré un indépendantiste comme vous monsieur le diplômé de l’Université Laval et ennemi personnel de Robert Bourassa, époux d’Andrée Simard de la célèbre famille d’industriels de Sorel sans laquelle il n’y aurait pas eu de collège pour vous donner un emploi pendant trente-six ans.
L’avocat dit local, Robert A.
Au Carré royal, le 10 août 2009
Réplique du Littéraire
Monsieur le Grandiloquent,
Toujours aussi belliqueux même quand vous n’êtes pas payé pour l’être. Pourquoi le prendre aussi personnel ! Demandez à vos ex-comparses et toujours amies de vous indiquer les passages qui vous concernent dans mon oeuvre, comme vous le dites avec ironie. Vous aurez la leçon de votre vie car je ne vous épargne pas. On se souvient de vos injures et de vos vomissements. Ayez un peu de respect pour l’humble travailleur de la plume et le modeste enseignant que je suis.
Vous m'êtes  fondamentalement antipathique. Je comprends votre déception de ne pas avoir eu l’occasion, devant un juge complaisant (on sait comment ils sont nommés), de montrer votre mauvaise foi et votre capacité sans limite de démagogie. 
Comme exercice de style, j’ai imaginé le procès dont vous rêviez mais qui n’a pas eu lieu. Vous en dites des vertes et des pas mûres et vous gagnez. Dans mon cauchemar, je paie vos frais fort élevés (100,000 $ et des amendes de 80,000 $ et 170,000 $ pour diffamation et atteinte à la réputation). 
Dommage pour vous que vous n’ayez pas eu l’occasion de montrer vos immenses talents comme quand vous avez conçu le cette fois-là incriminant mais malheureusement faux. Avez-vous digéré notre refus de votre demande de deux fois 10,000 $ pour fermer les deux dossiers que vous n’aviez pas réussi à relier ? Et votre exigence de confidentialité par rapport à cette honteuse demande. Je vois encore le juge qui vous regarde avec condescendance devant votre tentative de ne faire qu’une seule poursuite sur mon dos pour que je passe pour le Grand Diffamateur.  Je revois le retrait piteux de votre demande de fusion des deux causes pour éviter un refus officiel du juge et son inscription dans le dossier.
J’espère qu’aujourd’hui vous vous amusez en pensant à cette demande complètement farfelue qui démontrait toutefois hors de tout doute raisonnable qui était l’ennemi que vous visiez par dessus tout et en tout temps au nom de vos clientes belliqueuses dont vous avez été le complice consentant et fort bien payé avec des fonds publics.
Je n’ai pour vous aucune espèce d’estime et c’est pourquoi, je persiste à ne pas vous serrer la main.
Ça ne m’étonnerait pas que vous soyez nommé juge. Votre compétence ne fait pas de doute et vous avez de bonnes connexions. Sur votre dossier en route vers le bureau du premier ministre, Chantal Landry mettra un post-it indiquant : LIBÉRAL. C’est la compétence la plus décisive.
Comme première ministre, Pauline Marois nous sortira de ce monde libéral corrompu.
Le Littéraire, Vieux-Longueuil, le 10 août 2009  

Lettre de l’Adjointe au directeur des études Louise K., libérale notoire
Robert,
Si tu savais comme je suis loin de tout ce bruit. Dans ton livre, tu présentes ta version des choses. A cause de votre action, j’ai perdu le poste de directrice des études que mes qualités m’auraient mérité. C’est un des dommages collatéraux de la guerre que vous avez menée.
Si tu savais le nombre de plaintes que j’ai reçues contre toi, tu te trouverais chanceux que je ne sois pas intervenue plus souvent. Tu savais te défendre et te servir habilement du syndicat. Mais, dans le fond, tu es incapable de respecter l’autorité. Et s’il y a quelqu’un qui sait qu’il n’était pas sans reproches, c’est bien toi. Il t’est arrivé d’en prendre pas mal large avec tes obligations d’enseignant.
Tu es une des causes du fait que j’ai quitté le collège pour aller exercer des fonctions de cadre ailleurs au cégep Gérald Godin. Je me souviens pour en rire d’une réunion du Comité des relations du travail où tes sourcils relevés m’ont fait te comparer au diable avec ses cornes. Oui, pour moi, tu as été pire que le diable.
Pour des raisons politiques, tu as choisi d’être un adversaire redoutable au lieu d’un collaborateur fiable. Je n’ai jamais vu quelqu’un aimer autant la chicane. Tu aurais dû aller plus souvent frapper des balles de golf au lieu de passer tes frustrations sur notre dos.
Ne serais-tu pas misogyne !
L’ex-Adjointe retraitée
Greenfield Park, le 10 août 2009
Réplique du Littéraire
Louise,
Si tu t’étais présentée au comité de sélection, tu aurais probablement été choisie directrice des études. Mais tu as projeté sur nous ton hostilité et tu as mal interprété notre opposition à ce que tu sois nommée directement par la Directrice générale sans passer par un comité de sélection. Tu as cru que nous étions contre toi à cause de ton espionnage et de ta tentative ratée de passer un questionnaire d’évaluation à mes anciennes élèves de bureautique pour me couler. C’est un de ces malentendus qui surviennent dans des situations de conflit. Si tu avais été directrice des études, il n’y aurait pas eu de poursuites. Nous aurions continué de n’être pas d’accord sur certains dossiers comme la privatisation de la cafétéria par exemple mais sans drame. Car tu nous connaissais et tu savais que nous étions parlable.
Ne penses-tu pas que tu exagères un peu avec tes histoires de plaintes ! On peut ne pas être libéral sans se faire accuser d’être le diable en personne. En me levant le matin, en me regardant dans le miroir et en voyant mes sourcils relevés, je ne peux m’empêcher de penser à toi et à ce fameux CRT : je me débarrasse vite de mes cornes en passant mon doigt imbibé d’eau froide sur mes sourcils : je ne tiens pas à être le diable toute la journée.
Tu m’as espionné. Tu as posé des gestes de harcèlement. Tu as obéi avec zèle à la directrice générale et tu as posé des gestes non éthiques. Et, admets-le, tu étais motivée politiquement. Libérale un jour, libérale toujours. Oui, comme le répète la chanson des Loco Locass qui ne le répétera jamais assez, Libérez-nous des libéraux !
Au fond, tu n’aurais jamais dû quitter le département de Soins infirmiers où tu étais à ta place. Le principe de Peter, tu connais ? D’ailleurs, je l’ai dit et écrit : la plupart des cadres du collège auraient eu besoin d’un stage de formation en gestion du personnel à l’Ecole des Hautes Etudes commerciales. Et quand j’entends parler des erreurs de l’actuel directeur des ressources humaines, je me dis que cette remarque est toujours pertinente.
Arrivant de façon impromptue à la porte de ton bureau ouverte, je n’oublierai jamais ce ton autoritaire et méprisant de boss que je t’ai vu prendre à l’égard d’un employé de soutien qui travaillait comme magasinier au gymnase à propos de son horaire.   Petite boss de bécoss aurait dit ma mère.
Je t’ai alors vue telle que tu étais et, comme dirait Jacques Lemaire, ex-coach des Canadiens, je n’ai pas aimé ce que j’ai vu.
Salue de ma part tes amis de la clique. Continuez à être satisfaits de vous-mêmes et à bénéficier du statu quo.
Le Littéraire, le 10 août 2009 (revu le 11 janvier 2016)
Lettre de l’Avocate de service, ex-directrice des ressources humaines, madame béèmdoublevé en personne dite Le Ton, libérale
Monsieur,
L’amabilité que vous avez eue de m’affubler du surnom de pète-sec m’autorise à vous dire que vous êtes l’homme le plus désagréable que j’ai rencontré de toute ma vie.
Quand je n’aurai rien à faire, je jetterai un coup d’oeil sur vos élucubrations mais, pour le moment, je ne vous permettrai pas de venir troubler mon repos à la fin d’un été suffisamment décevant.
Dans le conflit qui semble vous obséder, j’ai joué consciencieusement mon rôle d’avocate et je suis très contente de vous avoir fait passer quelques mauvais quarts d’heures dans l’espoir d’obtenir de vous un peu de respect sinon de considération.
Je ne vous ferai pas le plaisir de vous dire que je vous déteste ainsi que vos pareils du syndicat qui avez tout fait pour me rendre difficile l’exercice de ma fonction. Vous aurez réussi le tour de force de rendre antipathique pour moi de nombreux écrivains dont Montaigne dont vous vous êtes servis pour nous faire choquer.
Je n'oublierai jamais les réunions du comité des relations de travail où vous teniez à faire écrire le mot "détournement" de ressources dans le procès verbal. Je vous trouvais pas mal baveux.
Je suis fière d’être restée fidèle jusqu’au bout aux engagements que j’avais pris en acceptant le poste de directrice du personnel devant un syndicat des enseignants systématiquement hostile et malfaisant. La Directrice générale mérite toute mon admiration pour sa ténacité, sa compétence, son bon jugement, sa générosité et ses réalisations que vous avez toujours été trop mesquins pour reconnaître.
Je n’en dirais pas autant de vous qui, pendant sept ans, n’avez rien fait de constructif.
Je ne vous salue pas.
Me Michèle G.,
ex-directrice des Ressources humaines, secrétaire générale et responsable des communications
le 10 août 2009 
Réplique du Littéraire
Madame,
Vous avez parfois manqué de droiture. Vous avez été parfois exécrable. Vous avez été engagée comme avocate afin de poursuivre le syndicat des enseignants. C’est ce que vous avez fait. Vos amis vous ont félicité pour votre beau travail.
Moi, je ne vous félicite pas. Vous avez déshonoré la profession d’avocate mettant vos (relatives) compétences au service d’une mauvaise cause. Vous avez été la complice d'un faux témoignage. Vous devriez avoir honte. Et employant la langue du Parti des Anglais, la langue favorite des Libéraux, je dis : Shame on you.
le 10 août 2009   

Lettre du Président du Conseil d’administration dit le Chasseur
Mon cher Littéraire,
J’ai bien reçu ton manuscrit. Je l’ai parcouru en cherchant les passages où tu parlais de moi. Je me souviens d’une lettre où je terminais en écrivant : Sachez que je déplore cette situation.
Après toutes ces années, cela exprime bien ma position. Comme je n’éprouvais aucune hostilité particulière à ton endroit, sache que vos actions dites syndicales m’ont singulièrement compliqué la vie comme président du Conseil d’administration.
J’apprécie votre humour quand vous parlez du chasseur qui aurait pu aller tirer sur le chevreuil qui se promenait librement dans les rues de LaSalle. Mais me déranger pendant mes vacances de chasse dans la région de Lanaudière, c’était du plus mauvais goût.
Maintenant que tu as fini d’écrire sur notre conflit, prends-en une bonne à ma santé. J’ai bien apprécié les extraits sur la vie à Ste-Anne-de-Sorel dans l’ancien temps.
Salutations amicales,
le Chasseur, 10 août 2009
Réplique du Littéraire
Monsieur le Chasseur
Désolé d’avoir alourdi votre tâche de président du Conseil d’administration. Je vous souhaite de nombreux et fructueux voyages de chasse non perturbés dans Lanaudière. Merci pour le rôle pacificateur que vous avez tenté de jouer. Et bonne chance dans vos affaires.
Le Littéraire
le 10 août 2009
Lettre du  Directeur des études dit l’ex-Soumis
Cher ex-collègue,
J’ai lu votre livre avec le plus vif intérêt. La description que vous faites de mon rôle et de son évolution est remarquablement juste et je vous en remercie.
La description dans les Confidences d'une femme trahie que vous avez imaginée du débat qui aurait eu lieu sur la nécessité de retirer les poursuites est criante de vérité et démontre que, si vous vous en donniez la peine, vous pourriez vous lancer dans la fiction.
J’ai apprécié toutes vos considérations théoriques sur la démocratie, la liberté de parole, les poursuites-bâillons, la solidarité et un sain exercice de l’autorité. Vos citations sont toujours appropriées et pertinentes. Ce Montaigne, quel écrivain et quel penseur ! J’ai commencé à lire la biographie de Jean Lacouture : Montaigne à cheval. Quelle belle lecture de vacances.
J’ai beaucoup appris de mon passage au collège et ça me sert à bien exercer mes fonctions de directeur général dans un autre collège plus gros.
J’ai constaté qu’il n’y a aucune rancune de votre part à mon endroit. Le contraire m’aurait fait de la peine.
Mes salutations les meilleures,
Christian Muckle, directeur général du collège de Trois-Rivières
le 10 août 2009
Réplique du Littéraire
Cher hors-cadre,
Votre lettre m’a fait plaisir. Je sais que vous avez vécu des moments difficiles devant l’autoritarisme et les stratégies belliqueuses de votre supérieure. Je vous serre la main. J’espère que vous éprouvez des satisfactions dans l’exercice de vos fonctions de directeur général.
Le Littéraire
le 10 août 2009

Lettre de l’ex-directrice
Monsieur l’ex-professeur de littérature
J’ai reçu votre manuscrit sous forme électronique que j’ai lu avec attention. En général, vous me traitez avec délicatesse malgré quelques crispations. J’en conclus que les poursuites et la retraite ont produit chez vous le meilleur effet et je m’en félicite. On voit que le temps vous a mûri. A l’époque de notre guérilla, vous étiez plus coriace et moins équilibré en un mot, plus adolescent. Le portrait de moi que vous tracez en me faisant écrire des Confidences est honnête, assez réussi et je pourrais en être flattée. En me (vous) lisant, on comprendra mes motivations et certains pourraient même en venir à me donner raison. Il est vrai que j’ai compris : Promesse d’ivrogne quand j’ai entendu l’expression à jeun. J’admets qu’il est possible que vous n’ayez jamais dit : Cette fois-là vous étiez à jeun. Sans que je sois une amateure de romans policiers, je reconnais que votre démonstration est convaincante. 
Si j’avais à me plaindre, je vous reprocherais une insinuation sur ma possible bêtise qui me rapprocherait de Madame de Bargeton, un personnage créé par Balzac. Vous avez toujours eu une façon d’insulter par insinuation et références littéraires qui est fort déplaisante. M’a aussi beaucoup déplu la signification politique que vous avez décelée derrière l’absence d’applaudissements lors de la mention de mon nom lors de la fête du 40è anniversaire du collège. Ce silence exprime selon moi une certaine déception du fait que je n’étais pas présente. Mes nombreux amis qui étaient sur place ne m’ont certes pas reniée à cette occasion. Penser autrement est absurde. Si j’avais été là, j’aurais été applaudie. Venant d’une personne qui a évité systématiquement de participer à ce genre d’événements et qui m’a toujours reproché ma prétendue mondanité, ce commentaire frôle l’indécence. Un jour, votre manie de tout politiser vous jouera des tours. On commence à le savoir que vous allez râler tant que l’indépendance du Québec ne sera pas faite. Relisez ce que j’ai cité de Montaigne où il écrit que l’innovation est dangereuse aux Etats. Soyez un disciple de Montaigne jusqu'au bout. Méfiez-vous des nouvelletés.
Je vous sais gré d’avoir rétabli la vérité par rapport à tout ce qui touche la monumentale indélicatesse qui a rendu célèbre votre passage au conseil d’administration de notre collège. Ma réputation s’en trouve rétablie et restaurée. Mais pas nécessairement la vôtre malgré tout le mal que vous vous donnez pour passer pour un persécuté.
Je n’ai jamais nié vos qualités de professeur quand vous vous donniez la peine d’enseigner car, on le sait, les luttes syndicales ou politiques et vos études de doctorat ainsi que le voyagement de 150km de Longueuil au collège chaque jour de cours pendant 36 ans ont pris beaucoup de votre énergie. Vous le savez mieux que moi, votre carrière d’enseignant a eu des hauts et des bas. La réforme de l’enseignement du français en 1992 vous a imposé une discipline dont vous aviez bien besoin. Votre cours d’analyse littéraire a été apprécié pendant plus de dix ans : faire aimer des poèmes de François Villon ; faire comprendre la Princesse de Clèves et le Misanthrope, initier à la lecture des Essais de Montaigne ; faire pleurer des jeunes à la lecture de La dernière confession du père Didace et du Testament politique de De Lorimier, c’est digne de mention. Tout en se payant la tête des membres de l’administration dont moi, en particulier, qui ai été votre tête de Turc. C'est vrai que j'ai demandé à l'adjoint de vous donner un horaire sur cinq jours. Je m'en excuse auprès de Nathalie Piette qui elle aussi a eu un horaire sur cinq jours.
Vous le savez, j’aime Montaigne que je considère comme mon maître à penser et ce n’est pas par snobisme que je l’affirme. On peut être professeur de chimie et aimer la grande littérature et l’heure de s’enivrer (de poésie) de Baudelaire. L’usage que vous faites des citations de Montaigne m’a épaté même si la plupart d’entre elles servent à me dénigrer. C’est viscéral chez vous : comme Chateaubriand, une blessure une fois subie, vous ne pardonnez jamais à celle qui en est la cause. Vous êtes un rancunier.
Quant à vos prétentions sur des abus de pouvoir ou du harcèlement que vous auriez subis, je laisse au lecteur le soin de juger si une administration qui se fait traiter publiquement d’incompétente et de manquer de jugement a le droit de se défendre. J’avoue que vous avez semé le doute dans mon esprit à propos de la fameuse phrase sur le cette fois-là qui vous incriminait. Votre démonstration est convaincante et difficile à contourner. Votre femme qui aime lire des romans policiers doit être fière de vous, même si j’ai entendu dire qu’elle est tannée d’entendre parler de moi. Attention au ménage à trois. 
Nous étions en guerre, vous avez raison de le dire. C’est vrai que c’est moi qui ai commencé. Je savais que vous seriez contre moi alors je suis dès le début passée à l’attaque. Il y a vraiment eu une plainte contre vous que je me devais de traiter et je n’étais pas obligée d’engager le Syndicaliste Daniel Lussier comme Directeur des ressources humaines. De cette guerre, je reconnais que votre Gibelotte et autres essais rend compte avec une relative honnêteté d’où il se dégage que ce fut pratiquement un match nul où personne n’a pu vraiment crier victoire. Vous avez quand même été battus aux élections syndicales qui ont suivi notre lutte et votre défaite a aussi une signification même si vous vous évertuez à en minimiser la portée.
Malgré la somatisation de vos anxiétés, en écrivant ce livre, vous vous êtes bien amusé, semble-t-il. Serez-vous surpris si je vous dis que vous avez droit au bonheur et les membres de votre famille aussi. Il y a en moi une capacité de générosité qui s’exprime en ce moment comme il y avait, en moi, une capacité de dominer que vous saviez si bien contrarier. En ce mois d’août où l’été vient d’arriver, je vous souhaite une retraite enfin allégée de tous ces conflits qui relèvent du passé. Je vous invite à perdre du poids, à faire du sport, à voyager, à partager l’amitié de vos proches, et à continuer à écrire des  analyses politiques qui sont, en général, toujours aussi loin de mes opinions. J’admets que vous n’écrivez pas mal. Mais vous aimez la controverse. Récemment, vous avez eu le bon jugement de ne pas m’attaquer à propos des Fiers car, comme présidente du Fier de ma région, je suis irréprochable. A moins que vous vous mettiez à attaquer le capitalisme comme tel et les politiques de développement régional du gouvernement Charest. Ce que vous écrivez de Robert Bourassa en vous appuyant sur les deux livres de Claire Pontbriand fait réfléchir.
Maintenant que vous avez vidé votre sac à malices à propos de vos sept dernières années d’enseignement et de syndicalisme et à propos des traumatismes que vous auriez vécus entre mon arrivée au collège et ma démission, ne pensez-vous pas que ce serait une bonne idée de passer à autre chose. J’espère que votre prostate s’assouplit, je le dis sans être sarcastique comme les deux infirmières que vous citez. A propos des petites madames, vous êtes de mauvaise foi d’autant plus que rien ne prouve que ces sept employées auraient perdu leur emploi par la privatisation. Mais oublions ces broutilles et ces enfantillages. La lutte des classes, c’est dépassé.
Je ne vous remercie pas de tenter de me rendre célèbre. Je n’en ai pas besoin. Quand allez-vous cesser de vous distancer de notre classe sociale par fidélité mal comprise à votre enfance et à votre jeunesse vécue dans le bas de la ville à Montréal où vous n’avez manqué de rien malgré la relative pauvreté de votre famille ? Avec votre Honda Accord flambant neuve, votre femme propriétaire de votre maison, votre absence de dettes, vos investissements et votre pension respectable, vos quatre enfants qui ont des emplois bien payés, qu’est-ce qui vous différencie de nous ? Vous me direz que tout ce que vous avez est mérité. Sans doute. Vous êtes, comme nous, un petit-bourgeois sinon un bourgeois. Cessez donc vos allusions malveillantes à la BMW de mon amie l’avocate qui s’épanouit dans sa belle maison le long du Richelieu. C’est de la coquetterie de votre part. Admettez-le vous êtes un privilégié.  
Vous auriez dû accepter mon invitation après un Conseil d’administration à partager un goûter accompagné d’un verre de bon vin. Votre refus de fraterniser avec moi alors que tout était possible est votre plus grande erreur. L’admettez-vous en ce moment ? Aviez-vous peur de moi ? Malgré nos différences, n’auriez-vous pas préféré qu’on soit amis ? N’est-ce pas ce qu’à mots couverts laisse entendre votre dialogue avec l’Irlandais que j’en profite pour saluer !
De la haine à l’amitié, le chemin n’est pas si long ! N’avez-vous pas une certaine admiration pour moi qui ai eu le courage de vous combattre ! Hélas, je ne corresponds pas à votre type de femme. Je n’ai malheureusement pas ces qualités que les hommes recherchent souvent chez les femmes, la douceur, la générosité, l’humour. Vous pensez que je n’ai pas le sens de l’humour. Vous vous trompez. Je suis une panthère.
avec dignité, honneur et vaillance,
Soyez sage ! A votre santé !
L’ex-directrice retraitée, Françoise R.
Ste-Anne-de-Sorel, jeudi, le 8 octobre 2009  
Réplique du Littéraire
Majesté,
Vous êtes aussi souple que la vive couleuvre que j’ai vue l’été dernier au lac Langis près d'Amqui se faufiler sous le chalet que j'avais loué à Marie Emond. Je vois que votre volonté de séduire reste intacte. Vous me semblez en grande forme ce qui veut dire que la lutte qui nous a occupés pendant sept ans n’a eu sur vous aucune espèce d’influence permanente fâcheuse comme vous vous étiez préparée à le faire croire au juge si le procès avait eu lieu. Cela aurait été du grand théâtre. 
Et votre réputation n’a pas du tout été entachée par les propos que j’aurais tenus et que vous avez en partie inventés. Vous aussi vous avez du talent pour la fiction. J’espère que vous pouvez prendre un verre de vin sans être traumatisée.
Sur la signification politique du silence à la mention de votre nom lors du 40è anniversaire du collège, mes amis qui étaient présents sont formels. Ce n’est pas pour rien que vous avez préféré être absente. Vous avez senti le danger. Peut-être a-t-on tort, mais on ne semble pas apprécier vos réalisations tant que ça et vous êtes très loin de faire l’unanimité, cette unanimité que vous avez cherché en vain pendant sept ans de la part des membres du Conseil d’administration. Mais ne vous en faites pas : personne ne fait l’unanimité.
Moi aussi je vous souhaite d’être heureuse ainsi que vos proches même si je dois faire un effort pour formuler ce souhait. Vous avez raison de puiser dans le fond de générosité qui existe en chacun de nous et qui aspire à s’exprimer.
Je ne ferai jamais partie de ce que les bleuets appellent la hautepéteuterie d’aucune ville. Ce serait contre ma nature. Ne comptez pas sur moi pour me considérer comme un parvenu satisfait de l’ordre établi. Je ne suis pas satisfait. Je ne suis pas un bourgeois et je ne le serai jamais. Je viens d’un quartier populaire du bas de la ville de Montréal non loin du parc Lafontaine. Il ne faut pas confondre bourgeoisie et réussite. Ma réussite ne fait pas de moi un bourgeois. Encore une fois, vos idées sont confuses : vous mêlez tout pour avoir le dernier mot. Votre monde n’est pas le mien. Vous êtes trop satisfaite de ce que vous êtes et de la société dans laquelle vous vivez. Je ne peux absolument accepter cette complaisance et cette déplorable autosatisfaction.
Malgré vos gros défauts, vous êtes quand même une femme qui ne laisse pas indifférent.. Tenez-vous toujours autant au décorum ? Par curiosité, je suis allé voir le mot panthère dans le dictionnaire Robert. Au sens figuré, une panthère est une femme emportée, violente. Paul Léautaud, que je vous recommande, appelait sa maîtresse : la panthère. Il écrivait aussi dans son journal : le fléau. C’est ainsi que je vous appelle quand je parle de vous. Oui, ça m’arrive encore de parler de vous. Ma femme m’apostrophe parfois en me disant que je suis une vraie plaie d’Egypte. Vous, vous êtes un fléau, le fléau. Pour toujours. Impossible de vous oublier. Pourquoi le ferais-je ? Sept ans de conflit, ça marque.
Vous me faites rire vous autres les fédéralistes quand vous dites ne pas faire de politique. Vous en faites tout le temps mais en hypocrites. Se battre pour le statu quo, c’est aussi faire de la politique. Le contexte historique des guerres de religion explique les positions politiques conservatrices de Montaigne. Les nouvelletés qu'il condamne n'ont pas de rapport avec le système politique canadien qui a son histoire et qui n'est pas de droit divin. Vous vous croyez brillante en suggérant que Montaigne condamnerait mon aspiration à l'indépendance du Québec. Vous faites la preuve que les rapprochements historiques exigent une culture que manifestement vous n'avez pas.
Merci de vos bons voeux que je crois sincères puisqu’ils sont désintéressés.
A notre santé ! 

Le Littéraire, (Robert B.) 
Longueuil, mardi, le 13 octobre 2009- le 11 janvier 2016

Critique (fictive) parue dans le journal local
Enfin disponible sur internet : la gibelotte et autres essais de Robert B.-G.
Au moment de prendre sa retraite en juin 2005, l’auteur m’avait informée qu’il avait commencé d’écrire un livre sur la saga judiciaire qu’il avait vécue et, en général, sur les sept années de pouvoir de l’actuelle présidente du Fier (Fond d'investissement économique régional) de notre région.
Cinq ans plus tard vient de paraître le livre que nous attendions mais que nous n’espérions plus. Une rumeur avait circulé disant que les risques de poursuites étaient si grands, si l’histoire était racontée de manière partisane et virulente, que l’enseignant à la retraite risquerait de perdre sa tranquillité durement acquise après trente-six ans d’enseignement à notre collège. Nombre de ses amis y compris nous-même qui avons d’excellentes relations avec lui, l’avions averti de ce danger au risque de le voir renoncer à son projet.
Or, à notre grande surprise, l’auteur a écrit un ouvrage équilibré où les deux points de vue, celui de l’ex-directrice et celui du syndicat, sont expliqués honnêtement. Outre sa qualité d’écriture (l’auteur en est à son sixième livre et il  a publié depuis mai 2007 quantité de textes politiques), ce qui frappe le lecteur qui connaît les frustrations de l’auteur et son agressivité, c’est le contrôle qu’il a exercé sur lui-même afin d’éviter les diatribes vengeresses ou les excès de langage qui sont les tentations normales du polémiste qui est victime de coups bas et de mesquineries. Il s’est rappelé ce que disait Talleyrand : Tout ce qui est excessif est sans portée. Et, en effet, nous n’avons rien vu d’excessif dans son essai qui relève parfois du roman surtout dans le chapitre remarquable où il raconte toute l’histoire du point de vue de la Directrice.
En effet, l’auteur a donné la parole à son adversaire dans un des chapitres les plus intéressants du livre : les Confidences d’une femme trahie. La Directrice générale raconte toute l’histoire telle qu’elle l’a vécue chronologiquement avec ses réactions émotives et ses décisions stratégiques à chacune des péripéties d’un affrontement qui a duré sept ans. On fait la découverte d’une femme dynamique pleine de projets mais dont plusieurs ont été contrecarrés par le syndicat des enseignants. Sa crainte de ne pas voir son mandat renouvelé pour cinq autres années à cause d’une évaluation négative de son premier mandat par les enseignants en a fait un être tourmenté, agressif et guerrier qui est allé jusqu’à avoir recours au moyen extrême de la poursuite en diffamation deux fois plutôt qu’une. On apprend que cette démarche a coûté 48,900 $ au collège en frais d’avocat. C’est énorme pour un petit collège comme le nôtre et c’est inadmissible. La directrice qui écrit ses confidences réussit à attirer notre sympathie mais pas au point de nous faire accepter la coûteuse judiciarisation des relations de travail ou de nous faire approuver les nombreuses actions de harcèlement perpétrées contre l’auteur. Au contraire, disons-le tout net, nous ne sommes pas neutre dans toute cette affaire.
La gibelotte et autres essais, nous apprend des choses que nous ne savions pas qui font comprendre que l’enseignant a vécu sept années parmi les rocs occultes et parmi l’hostilité comme il le dit lui-même en citant Gaston Miron. Il a raison de qualifier de harcèlement les nombreuses actions posées par la Direction et les cadres dont l’objectif était de le déstabiliser et de l’empêcher d’exercer normalement son métier d’enseignant et sa fonction de syndicaliste. Tout ça parce qu’il n’était pas d’accord avec les valeurs néo-libérales défendues par la directrice et avec son style autoritaire. Sans oublier les deux poursuites, la plus condamnable de ces interventions fut l’invasion de sa classe de français au début d’un après-midi, sans avertissement, par deux cadres féminines qui l’ont sorti de sa classe et envoyé dans le bureau du Directeur des études pendant qu’elles passaient un questionnaire piégé d’évaluation dans le but de lui faire des reproches sur son enseignement, deux semaines avant les procès en diffamation. Il n’y a pas de professeur qui est irréprochable. Cette opération aurait donc pu réussir. Ce qu’il y a d’extraordinaire, c’est que les élèves, conscients de la manoeuvre, non seulement évitèrent de faire le moindre reproche à leur professeur, mais en plus firent son éloge si bien que le Directeur des études dut renoncer au projet de la Direction de passer le questionnaire d’évaluation dans ses deux autres classes. Devant l’échec de cette opération harcelante, le Directeur des études, avant de nous quitter pour un autre collège, a cru de son devoir d’écrire une lettre soulignant que l’enseignant visé était dynamique et grandement apprécié de ses élèves parce qu’il savait rendre intéressante la lecture de chefs-d’oeuvre de la littérature française et québécoise. Cela nous le savions après plus de trente ans d’enseignement chez nous.
Devant la description de cet épisode de la guerre de sept ans, il est difficile de ne pas prendre parti et on comprend pourquoi l’auteur tenait tant à raconter son histoire. Nous ne nous prononcerons pas sur la thèse de l’auteur qui prétend que le long conflit qui l’a opposé à la directrice n’est qu’un épisode vécu au niveau régional de la lutte entre libéraux et indépendantistes qui marque les quarante dernières années de notre vie politique. Mais c’est probablement vrai. Nos informations sont à l’effet que la directrice avait l’appui de ses amis hommes d’affaires qui l’encourageaient à être répressive. Il est difficile de saisir l’influence qu’un professeur peut avoir sur ses élèves ou les conséquences des écrits politiques d’un auteur sur une région mais toujours est-il que notre comté est solidement aux mains de députés du Bloc québécois et du Parti québécois. Les libéraux sont même arrivés troisième aux dernières élections provinciales. Pendant 36 ans, notre auteur a attaqué et combattu par la parole et par ses écrits les fédéralistes libéraux qui viennent en plus de perdre le pouvoir municipal, le premier novembre 2009. 
Les surnoms qu’il donne aux acteurs sont désopilants. Ainsi, on rit quand il appelle la directrice, la Reine du décorum et son bureau, le Carré royal tout près duquel se trouvent les bureaux de l’avocat local (celui du 48,900 $ d’honoraires...) comparé à un orateur tout droit sorti des Belles histoires des pays d’en haut quand il a réclamé à grands cris devant le Juge "que cessent ces injures et ces vomissements". On sourit quand il donne comme surnom à l’avocate de service, Béèmdoublevé ou le Ton pète-sec qui correspondent bien à sa personnalité. L’Adjointe "Qu’est-ce qu’elle fait là ?", question que posèrent les élèves de bureautique quand elle est arrivée avec un questionnaire d’évaluation du Littéraire (c’est le surnom de l’auteur) comme un cheveu sur la soupe trois mois après la fin des cours. Et l’adjoint au Directeur des études appelé Grandpied dans les plats, le Directeur des études dit le Soumis et le technicien surnommé Amable en référence au personnage antipathique du même nom des romans de Germaine Guèvremont. Voilà de la satire de bon aloi.   L’auteur perd sa sérénité toutefois quand il décrit sous la rubrique Réputation du chapitre Remarques sur le vocabulaire, les personnages et les circonstances l’hypocrisie ou la duplicité  de certains membres de son département, leur dénigrement, la soumission des femmes au mâle dominant et leurs petits complots imbéciles… qui ont raté mais qui ont rendu l'ambiance déplaisante. S’il y a quelque chose d’insupportable pour lui, c’est l’hypocrisie et l’envie.
J’ai été impressionnée par l’intensité qui se dégage du chapitre Chronologie et documents où on peut suivre l’histoire pas à pas et lire les documents qui décrivent des faits indiscutables. Il faut savoir gré à l’auteur d’avoir pris la peine de recopier tous ces documents. Il s’agit d’un travail de moine. Il s’en dégage un tableau extrêmement révélateur où on reconnaît le style incisif et précis du co-auteur des textes syndicaux surnommé l’Irlandais (Pierre Girouard, pour ne pas le nommer) que nous avons eu le plaisir d’avoir comme collaborateur culturel pendant sept ans à notre journal.
L’auteur fait la démonstration que les poursuites contre lui et contre le syndicat étaient des SLAPP, des poursuites-bâillons qui viennent de faire l’objet d’une loi adoptée par l’Assemblée nationale du Québec. Nous savions que l’auteur était un homme cultivé qui a passé sa vie à lire et à étudier comme le prouve son doctorat de l’Université Laval obtenu en 1987 à l’âge de 50 ans, doctorat qui semble fatiguer Pierre Foglia qui est un autodidacte. C’est un véritable régal de le voir intégrer à ses propos des citations de grands écrivains parmi lesquels se trouve Michel de Montaigne, l’auteur des Essais. C’est un véritable tour de force que de voir des pensées d’un écrivain du seizième siècle associées intimement et pertinemment à un conflit qui se passe à la fin du vingtième siècle dans une région du Québec. Nous avons apprécié les aires de repos qui nous ont rappelé les premiers livres des années soixante-dix de l'auteur contre les libéraux qui ne lui ont jamais pardonné ses attaques virulentes contre leur mercantilisme et leur volonté de préserver un statu quo dont ils profitent.
L’auteur se dit libéré par son livre et on le comprend. C’est un sentiment qu’il partage avec le lecteur. Quant à nous du Journal, qui avons nous aussi subi des menaces de poursuites, ce livre qui fait l’éloge de notre impartialité, nous convainc si c’était nécessaire que nous devons continuer à fournir à notre région une information libre, honnête, complète, crédible et objective non soumise aux pouvoirs en place.
Plusieurs indices nous prouvent que l’auteur a profondément aimé notre région en commençant par le titre la gibelotte et autres essais qui a pour fonction d’indiquer le lieu de l’action. Les extraits du livre de Walter S. White nous rappellent le passé. Par le nom fictif de collège Germaine-Guèvremont, il exprime son affection pour l’auteur du Survenant et de Marie-Didace tout en montrant son désaccord avec ceux, principalement les gens de droite qui fréquentent tous les vendredis soirs l’Université, taverne bien connue de la région, qui se sont opposés au changement de nom du collège. Il fait de la satire en leur décernant un doctorat en marketing.
Ce livre de formes variées nous rappelle les valeurs de culture, de solidarité et de résilience que l’auteur a défendues pendant toute sa carrière d’enseignant et de militant indépendantiste. On comprend, après l’avoir lu, pourquoi il tenait tant à raconter son expérience. Ce témoignage trace le portrait d’un être attachant et de ses amis, l’Irlandais (Pierre Girouard), le Politique (Gilles Casgrain), l’Ebéniste (Daniel Trudeau), l’Ingénieur (Paul Martin) et l’avocat syndical (Me Jacques Lamoureux) qui l’ont accompagné dans sa lutte. Il nous rappelle de façon émouvante le souvenir de Lise Latraverse, technicienne en biologie et de Daniel Lussier, professeur de sociologie, tous deux décédés, à qui le livre est dédié et qui ont joué un rôle décisif dans la victoire syndicale.
la rédactrice-en-chef du journal local
(26 novembre 2009- 11 janvier 2016)
aire de repos

A qui prend la mer sans décider de son port de destination, le vent n’est jamais favorable. (Montaigne)

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