jeudi 4 janvier 2018

Gibelotte en compagnie de Montaigne (suite 9)

aire de repos
Le parler que j’aime, c’est un parler simple et naïf, tel sur le papier qu’à la bouche, un parler succulent et nerveux, court et serré, non tant délicat et peigné comme véhément et brusque.
(Montaigne)
Il n’est si homme de bien, qu’il mette à l’examen des lois toutes ses actions et pensées, qui ne soit pendable dix fois en sa vie, voire tel qu’il serait très grand dommage et très injuste de punir et de perdre.
( Montaigne, Essais, 3, III)
J’ai en horreur la servitude ; la liberté plaît à mon indépendance naturelle.
(Chateaubriand)
***

Le récif de corail
Le soleil sous la mer, mystérieuse aurore,
Éclaire la forêt des coraux abyssins
Qui mêle, aux profondeurs de ses tièdes bassins,
La bête épanouie et la vivante flore.

Et tout ce que le sel ou l’iode colore,
Mousse, algue chevelue, anémones, oursins,
Couvre de pourpre sombre, en somptueux dessins,
Le fond vermiculé du pâle madrépore.

De sa splendide écaille éteignant les émaux,
Un grand poisson navigue à travers les rameaux ;
Dans l’ombre transparente indolemment il rôde ;
Et, brusquement, d’un coup de sa nageoire en feu
Il fait, par le cristal morne, immobile et bleu,
Courir un frisson d’or, de nacre et d’émeraude.
(José-Maria de Heredia (1842-1905)

interlude
un genre littéraire nouveau: le slapp fiction 
slapp: strategic lawsuit against popular participation ou poursuite-bâillon
Vous pouvez savoir ce que craint le plus votre ennemi en observant les moyens qu’il utilise pour vous faire peur. Vous pouvez juger un homme par le genre d’ennemis qu’il se fait autant que par ses amis. Le conflit dont parle ce livre a donné lieu à une solidarité dont je fus le principal bénéficiaire puisque j’étais le principal ennemi des femmes  au pouvoir dans notre collège. De cette solidarité et des dévouements qu’elle a inspirés, je suis reconnaissant.  
En écrivant, je me suis débarrassé une fois pour toutes des pesanteurs institutionnelles et régionales qui provoquent peurs, inhibitions, méfiances et hypocrisies accompagnées souvent de jalousie et d’envie. Je peux donner des exemples et mettre des noms (je le fais dans le livre) pour justifier cette énumération : peur, inhibition, méfiance, hypocrisie, jalousie et envie. L’impulsion littéraire et la liberté d’écrire pulvérisent la lourdeur ambiante répandue par les éteignoirs dans une région qui a la réputation d’en abriter plus qu’ailleurs. Je ne sais pas si cette réputation est vraiment méritée car il faudrait comparer. La comédie humaine est la même partout.  
Pourquoi le talent crée-t-il  des envieux ? Pourquoi est-on incapable d’admirer ce qui mérite de l’être ? Pourquoi certains notables sont-ils systématiquement hostiles au changement ? Pourquoi les personnalités fortes gênent-elles et pourquoi faut-il absolument les rabaisser ? Pourquoi quelqu’un qui raconte une prouesse provoque-t-il souvent le commentaire suivant : il vente ! Pourquoi donner tant de valeur à l’argent et à l’apparence ?
Ce ne sont peut-être que des préjugés. Est-ce que la bourgeoisie n’est pas la même partout, dans toutes les régions du Québec ? Probablement.
De toutes façons, en lisant ce livre, je souhaite que vous profitiez de l’occasion pour cesser d’être dans le drabe, le médiocre, le mesquin, le renfermé, l’esprit de clocher et  le méfiant, le mondain, le convenu et le mercantile. Profitez-en pour éliminer tout ce qui empêche de s'épanouir les forces créatrices, les élans de liberté et de générosité, le goût de parler vrai qui sommeillent en vous. Faisons mentir un philosophe allemand qui écrivait : Tout ce qui est profond avance masqué. Je n’avance pas masqué ou si peu. 
la minute de vérité 
Lors d’une entrevue pour le Quartier latin, journal étudiant de l’Université de Montréal dont le tirage à l’époque était de 10,000 exemplaires, à l’occasion de sa conférence remarquable intitulée Menaud ou l’impossible fête, alors que je l’interrogeais sur sa démarche, le critique André Brochu m’a dit : Vous n’avez pas de patience pour les textes longs et les travaux de longue haleine. Mais vous excellez dans les textes courts. Le professeur et écrivain André Brochu a sans doute raison d’autant plus qu’il a ajouté que comme polémiste, je ne renonçais jamais aux règles de la politesse sauf deux fois quand j’ai traité Jean-Ethier-Blais et Jean Basile de fédérastes (VLB aurait dit des fifs) puis quand j’ai vertement critiqué la position très réservée de Georges-André Vachon (un de mes meilleurs professeurs avec Louis Bazinet) sur la littérature québécoise. Je m’en excuse auprès de ces écrivains estimables et leur demande de m’accorder un pardon posthume.
Une promesse d’ivrogne

Il est nécessaire que je vous raconte un événement  pour comprendre mon évolution par rapport à un des événements centraux de ce livre. J'ai rencontré Lucille autour d’une table à un brunch du Bloc québécois à Boucherville un dimanche matin de septembre 2009.  Elle m’a demandé pourquoi j’avais été poursuivi pour diffamation. J’ai fait le récit de la réunion du Conseil d’administration du 19 juin 2001 qui m’a valu une poursuite de 170,000$. Je lui ai dit:  J’ai été accusé d’avoir traité la directrice d’alcoolique parce que j’ai dit l’équivalent de ceci en me référant à une promesse faite par la directrice lors de l’accueil du personnel de la rentrée d’automne 2000. J’ai dit : Vous n’avez pas tenu votre promesse d’acheter des ordinateurs pour le programme d’Arts et Lettres. Quand vous avez fait cette promesse, vous étiez à jeun point d’exclamation. Lucille a dit spontanément : Une promesse d’ivrogne, quoi ! C’était si simple : il fallait y penser.  
Grâce à Lucille, militante du Bloc, le tableau est maintenant complété. Une promesse d’ivrogne. Il a fallu attendre au dimanche 27 septembre 2009 pour comprendre ce qui était involontairement impliqué dans l’expression à jeun malencontreusement prononcée le 19 juin 2001. J’ai été malhabile et je n’avais aucunement l’intention d’insulter. Mais une chose est maintenant certaine : je ne peux pas blâmer la directrice qui a compris promesse à jeun comme promesse d'ivrogne.   Le temps est donc venu d'appliquer  les trois A qui ont été conseillés à Tiger Woods pris en flagrant délit d’inconduite : Admit, Apologize, Advance. Admets ton erreur, excuse-toi et passe à autre chose.  
Dans la vraie vie, la Directrice n’a pas écrit les Confidences d’une femme trahie. Ce chapitre capital pour comprendre sa psychologie et son point de vue est de la fiction. De même, la Note de l’éditeur.  Comme dans un roman, les personnages ont un nom fictif. Ainsi, l’auteur a un surnom, le Littéraire ; le professeur d’anglais se nomme l’Irlandais et la Directrice a un surnom approprié : Sa Majesté, la Reine. Béemdoublevé, Injures et vomissements ont toutefois des modèles réels. Dans plusieurs films, le cinéaste indique que les personnages et les événements racontés sont fictifs et que toute ressemblance avec des personnes réelles ou des événements réels est fortuite et le fruit du hasard.  Je ne peux pas en dire autant. Au contraire.
A propos de Réjeanne Padovani, Denys Arcand expliquait à René Homier-Roy que comme il était impossible de filmer directement dans un documentaire les bouncers de Padovani, constructeur d’autoroutes en ciment et en asphalte ou les policiers de la Police provinciale gardes du corps du ministre, il fallut se lancer dans une fiction mais une fiction qui rendrait compte de la réalité encore plus qu’un documentaire. Alors la remarque sur la ressemblance fortuite avec des personnes réelles n’est là que pour protéger le cinéaste et son producteur de poursuites par exemple, du maire de la plus grande ville du Québec amateur d’opéra et de fellations quoique sur ce dernier point qui illustre les services sexuels offerts par le grand bâtisseur... d’autoroutes, on puisse avoir des doutes surtout si on a gardé la naïveté de son enfance ce qui est mon cas vous l’aurez deviné.
Ce qui se rapporte à des poursuites ou à des procès inquiète et fait peur. Les avocats aiment faire peur. J’en ai fait l’expérience avec quelques éditeurs qui ont eu peur.  On pense qu’il y a des informations qui ne peuvent pas être rendues publiques et qui doivent rester confidentielles entre avocats. Si vous brisez la confidentialité, gare à vous. Il faut sortir de ce climat de terreur qui mène à une discrétion excessive ou, carrément, à de la censure et, conséquemment, au silence qui est une forme de complicité. Ce n’est pas parce qu’il y a eu une entente hors cour entre les belligérants qu’on est obligé de tout oublier et de se taire. Nous n’avons pas signé d’entente de confidentialité.
Alors, comme je le fais dans l'annexe: Chronologie et documents, j’ai le droit de publier toutes les lettres qui m’ont été personnellement adressées : mises en demeure, poursuites, lettres de réprimande à mon dossier, convocations devant le comité de discipline du Conseil d’administration, injonctions sur mon enseignement. J’ai le droit de publier ce qui a été envoyé par l’administration aux enseignants et que j’ai reçu comme tout le monde. Ce sont des documents publics. Vous pourrez les lire dans la Chronologie et documents.
J’ai évidemment le droit de publier les textes produits par le syndicat puisque j’en suis le co-auteur avec l’Irlandais. Les documents ne sont donc pas confidentiels. La plupart du temps, ils ont été cités dans L’Huissier, bulletin d’information syndicale et lus par des centaines de personnes ; les informations qu’ils contiennent ont parfois paru dans le journal local tiré à plus de 25,000 exemplaires distribués gratuitement dans chacun des foyers de la région sauf à partir du moment où il y a eu des poursuites où tout devenait sub judice. (C’était le but de l’opération poursuites : imposer le silence au journal local qui fonctionnait comme un journal indépendant qui donnait de l’information.) De nombreux faits sont connus, certains sont inédits, mais la synthèse est nouvelle et sans aucun doute instructive. Comme le dit Pascal (pas mon fils mais Blaise), j’ai mieux placé la balle dans la partie de balle au mur. J’affirme que le tableau est un original. Et il faut le regarder avec du recul pour le voir dans son ensemble et en apprécier chacune de ses parties. Chaque phrase doit être comprise dans sa relation à un ensemble et ne peut pas et ne doit pas être interprétée hors contexte. Ce serait malhonnête de sortir une phrase de son contexte. C’est l’ensemble qui est signifiant. Et l’ensemble est franc et honnête. Un ensemble que constitue une mosaïque.
J’ai abordé le conflit comme un journaliste qui fait un reportage et non pas comme une partie au litige puisque, plus de quinze ans ans après l’entente hors cour signée le 30 octobre 2002, il y a prescription. Il n’y a plus de litige judiciaire et les principales vedettes de la saga judiciaire ont pris leur retraite ou ont changé de collège. La quérulence, c’est-à-dire l’idée de faire d’autres poursuites, est donc ridicule, hors de propos, preposterous comme on dit en anglais c’est-à-dire irrationnelle, absurde, déraisonnable. Puisqu’il y a documentaire et fiction, effet de réel et effet de fiction pourraient tenir le lecteur sur le qui-vive. J’ai écrit les Confidences d’une femme trahie comme un romancier qui invente un personnage. Il en est ainsi de la Note de l’éditeur ou des divers recours à la fiction.
Les citations sont importantes surtout celles de Montaigne : il ne faut pas les prendre à la légère. En tout cas, nos ennemies les ont prises au sérieux, un peu trop même. On peut dire que le personnage principal qui est partout dans ce livre, c’est Montaigne, grand écrivain français, fondateur du genre littéraire de l’essai, inspirateur, stimulant et maître de résilience dont les réflexions s’adaptaient admirablement bien aux situations que nous vivions. J’ai eu la hardiesse de parler de moi comme m’y invite Montaigne et Jacques Ferron et je me suis senti libéré par la parole. J’ai eu aussi l’audace ou la présomption de croire la chose possible pour l’ex-directrice (et ses acolytes) qui joue dans le récit de cette saga judiciaire un rôle aussi grand que dans la réalité rendue ici de nouveau vivante.
A ceux qui n’aiment pas la polémique, la controverse ou les conflits, on doit rappeler qu’il est impossible de raconter de façon flegmatique une guerre qui a duré sept ans : à force de décrire des agissements malveillants, on devient virulent. On ne peut pas raconter des complots conçus par des hors-cadres et appliqués par des cadres (féminines) ou des coups bas  faits par des collègues sournois et hypocrites  en gardant une sérénité qui s’inspirerait de Sénèque qui a écrit un livre dont le titre dit tout : De la tranquillité de l’âme. Je crois qu’on doit être implacable avec les hypocrites. Je dois à la vérité de dire que la rancune contre ces médiocres persiste.   
On ne peut pas se laisser insulter par une administrateure en se faisant traiter deux fois de diffamateur sans se défendre et contre-attaquer. Comme personne n’avait fait voeu d’obéissance à celles que Gaston Miron appelle dans son poème Compagnon des Amériques, les insectes des belles manières, l’affrontement était inévitable. Il eut lieu. Les deux poursuites en diffamation que nous avons subies étaient, en fait, des poursuites-bâillons, des slapps, des strategic lawsuits, des poursuites stratégiques. Ces slapps nous ont poussé vers la fiction et c’est tant mieux. D’où le genre littéraire nouveau intitulé slapp fiction. C’était des abus de pouvoir motivés par la volonté de domination et de censure d’une libérale contre un indépendantiste (qui a publié des livres* qui malmènent les libéraux, cela il faut le savoir) parce que la libérale stimulée par la clique de Ste-Anne-de-Sorel voulait l’humiliation et la soumission de l’indépendantiste et ne l’obtint pas.
Au contraire. Elle réussit plutôt à nous motiver. Selon nous, les péripéties de ce long conflit ont, en elles-mêmes, de l’intérêt mais encore plus comme illustration d’une lutte politique. C’était un affrontement local essentiellement politique avec comme fond de scène, évidemment, la situation politique du Québec. Je le répète, n’est-ce pas Roosevelt qui a dit que les vraies luttes politiques se situent au niveau local.  
Dans le récit de cet affrontement, j’ai essayé de réduire au minimum ce que Malraux appelle la part de comédie. Jusqu’à donner la parole à l’autre qui a raconté toute l’histoire de son point de vue, comme elle l’a vécue... vraisemblablement, puisque c’est de la fiction avec le risque (minime) que le lecteur prenne parti pour elle.
En relisant récemment le code de vie écrit par le conseiller André Drouin (que nous avons rencontré chez lui, ma femme et moi, en juillet 2009) publié dans l’excellent livre de Bernard Thompson, Le syndrome Hérouxville ou les accommodements raisonnables, j’ai remarqué la grande importance qui est donnée à l’égalité entre les hommes et les femmes. Nous considérons que les hommes et les femmes ont la même valeur, (on croirait lire du Montaigne) dit le code de vie de la municipalité d’Hérouxville, principe moderne mis à mal par les religions  qui placent la femme dans une situation d’infériorité et non d’égalité.
Nous avons vécu le contraire. Cela m’a frappé comme une évidence récemment; la directrice du collège qui fréquentait les fortunés de la région était une bourgeoise qui avait la grosse tête et qui se comportait comme si elle nous était supérieure, quelle invraisemblable prétention ! Elle s’était mise sur un piédestal ou bien marchait sur des échasses nous regardant de haut en bas négligeant ainsi le principe de l’égalité homme-femme. En y pensant, à distance, je crois qu’on peut dire qu’elle était inconsciemment sexiste. On ne pouvait pas accepter ça, c’est évident.
Son comportement dénotait un complexe (absurde) de supériorité. C’est ce que Shakespeare appelle dans le célèbre monologue d’Hamlet, To be or not to bethe insolence of office, l’insolence de la fonction ou, si vous aimez mieux, l’arrogance du pouvoir ou la prétention et la suffisance de la bourgeoise (ou de l’argent) qui défend l’ordre établi et le statu quo qui sont garants de ses privilèges. Dans ces circonstances, la collision était inévitable et souhaitable. Les libéraux se croient sortis de la cuisse de Jupiter. Comme Jupiter, ils font descendre la foudre sur ceux qui contestent leur suprématie.
Nous nous sommes grayés* d’un paratonnerre : la solidarité syndicale et la résilience inspirée du plus grand écrivain qui fut oncques, Michel de Montaigne. Le complexe de supériorité de sa Majesté était absurde car il était évident que nous lui étions intellectuellement, moralement et politiquement supérieur. A moins que vous placiez l’argent et les mondanités au-dessus de tout. Je ne vous le conseille pas.
J’ai eu l’impression de faire du bricolage écrivant ce livre. J’ai revécu les plaisirs éprouvés pendant le cours de travaux manuels à l'école primaire alors qu’on nous a fait construire une cabane à oiseaux. Sentez-vous la bonne odeur du bois ! Entendez-vous le bruit de la scie manuelle qui coupe le bois ! Je suis un bricoleur. Il me fait plaisir de partager quelques bonheurs d’écriture et quelques citations magistrales de Montaigne. Il faut être humble et modeste pour écrire à côté de l’auteur des Essais.
(se grayer de : comme disait mémère Gervais : se munir de)
***

* De la clique des Simard à Paul Desrochers, Editions québécoises, Montréal, 1973  
Ils sont fous ces libéraux, Editions Robert Antoine, Longueuil, 1974  
La fin du mépris (écrits politiques et littéraires), Editions Parti pris. Montréal, 1978  
Les illusions du pouvoir, co-auteur Pierre Drouilly, Editions Presses Sélect, Montréal, 1981
La rencontre, Editions de fleuve, Montréal, 1988

***
Avec le chapitre suivant intitulé Gibelotte sous forme de Remarques sur le vocabulaire, les circonstances et les personnages, nous quitterons l’univers de ce que Joyce appelle les personnes de distinction qui sous une apparence policée battent en brèche la morale. Nous serons  dans un autre monde, celui de la résilience et de la solidarité.

Gibelotte 



remarques sur le vocabulaire, les personnages et les circonstances
   

(harcèlement et poursuites ou comment se débarrasser d'un adversaire politique)


Pourquoi des poursuites ? Recours à la fiction.
Les quatre membres de l’exécutif du syndicat des enseignants de mon collège ont écrit que, sur un dossier, celui des conditions d’accès à un examen de reprise pour les élèves n’ayant pas obtenu 60%, le directeur des études avait manqué de jugement et avait fait preuve d’incompétence. Un communiqué envoyé à une centaine d’enseignants fut la cause d’une poursuite de 80,000 $ pour atteinte à la réputation et diffamation du directeur des études (poussé par la directrice générale) contre le syndicat. C'est la première poursuite. C'était en janvier 2001.
Il y a eu une seconde poursuite. Plus tard, au Conseil d’administration du 19 juin 2001, le Littéraire, vice-président du syndicat et représentant des enseignants, a dit que la promesse d’acheter des ordinateurs pour les élèves du programme d’Arts et Lettres, faite par la directrice générale à trois de ses collègues lors de l’accueil du personnel à l’automne 2000, n’a pas été faite dans l’euphorie que peut provoquer quelques verres de bon vin. En conséquence, la directrice (qui était à jeun) devait respecter la parole donnée. Il n’y avait pas, objectivement, matière à faire un drame. La poursuite en diffamation de 170,000 $ qui s'ensuivit accusa le Littéraire de nuire à la réputation d’une personne, ce qui, officiellement, est devenu l’enjeu de ce mauvais psychodrame. Ce qui avait le double avantage de faire diversion en détournant l’attention de la promesse non tenue d’acheter des ordinateurs et de mettre dans l’embarras un adversaire politique actif dans un syndicat.
Une question : pourquoi la directrice a-t-elle mal interprété les propos de l’enseignant et pourquoi a-t-elle intenté une poursuite de 170,000$ pour atteinte à la réputation et diffamation ? Quand on veut se débarrasser de quelqu’un, on cherche à le prendre en défaut. Pour vraiment répondre à cette question, il faut changer de genre littéraire et décrire des personnages fictifs. Lançons-nous donc dans la fiction. Par exemple, un personnage de roman dirait ce que nous avons entendu de multiples fois venant de différentes personnes : Fais attention, elle n’est pas contrôlable ! D’une opinion contraire, un autre personnage fictif qui a été traîné deux fois devant les Tribunaux et ressemble comme deux gouttes d’eau au Littéraire répondrait :
Vous vous trompez complètement. Elle sait très bien ce qu’elle fait. Tout est calculé. Elle est lucide. et je dirais même machiavélique. Devant ses collaborateurs de la Régie ou du Conseil exécutif, quand elle est particulièrement contrariée, elle paraît bouleversée et sur le point de remettre sa démission ; elle semble s’effondrer sous le poids de la détresse. C’est du grand théâtre. C’est de la tragédie. C’est Phèdre ! C’est lady Macbeth. C’est lady Catherine de Bourgh (personnage d’Orgueil et préjugés de Jane Austen) courroucée contre Lizzy qui pourrait marier Darcy. Mais au fond, c’est de la comédie, c'est Molière,  c’est Philaminte. À ce moment-là, elle est la plus redoutable car tout le monde la plaint et veut l’appuyer contre ces mécréants du syndicat qui ne respectent rien. Ils disent pour la réconforter : Y a des limites ! C’est épouvantable ! Ça n’a pas de bon sens qu’une personne dévouée comme vous qui travaille quinze heures par jour subisse des attaques aussi injustes et aussi basses.
C’est comme ça qu’elle a fait approuver par le Conseil d'administration les mises en demeure et les poursuites. Il ne faut jamais la sous-estimer surtout quand elle semble la plus émotive. C’est une femme qui essaie de séduire et qui aime faire du charme avec les hommes jeunes comme on l’a vue avec le président de la Fédération autonome dans la trentaine, un golfeur professionnel à la carrure d’athlète à la Jean Béliveau, quand elle lui a dit, avec une légèreté et une coquetterie dignes de Célimène (personnage du Misanthrope), le faisant rougir, qu’elle le trouvait beau... au cours d’une réunion patronale-syndicale de médiation qui était supposée être sérieuse. C’était étonnant de voir une femme plus que mûre, une quinquagénaire, jouer à la femme fatale et à la croqueuse d’hommes en se donnant des airs de Mae West ! On n'en revenait pas. C’est à partir de ce moment-là que, contrairement à l’opinion ferme du Syndicaliste, vice-président de la Fédération, nous avons cru que la directrice n’irait pas jusqu’au bout de sa démarche et que son but, au fond, c’était de nous occuper, de nous intimider, de nous neutraliser et de nous écoeurer.
Un autre personnage fictif, par exemple, l’épouse très bien informée du Littéraire accusé de nuire à la réputation des hors-cadres ajouterait :
Si c’est vrai, dit l’être cher, qu’ils voulaient se débarrasser de toi ; si c’est vrai qu’elle voulait t’éliminer, elle cherchait l’occasion et tu la lui as donnée. Au Conseil d’administration du 19 juin 2001, quand tu l’as attaquée en disant qu’elle n’avait pas tenu sa promesse, elle en a profité. De toutes façons, tes ennemis avaient décidé de te chasser du C.A. sous prétexte que tu étais poursuivi par le Directeur des études comme membre de l’exécutif du syndicat. Le soir même, ils ont ajouté un point à l’ordre du jour intitulé Implication des membres du C.A. qu’on a refusé de te préciser et qui visait à t’exclure des réunions du C.A. Soupçonneux, tu as demandé de quoi il s’agissait ; un membre du Comité exécutif t’a répondu sèchement que tu le saurais quand on serait rendu là dans l’ordre du jour. Déjà, on t’avait exclu et tu ne méritais pas qu’on te traite comme un vrai administrateur en ne répondant pas à tes questions légitimes sur l’ordre du jour modifié le soir-même.
La moutarde commençait à te monter au nez. La directrice du Centre de technologies qui se prenait   pour une autre est arrivée comme d’habitude une demi-heure en retard et il y avait des problèmes de quorum. En attendant qu’elle arrive, le Directeur des ressources matérielles assis à côté de toi autour de la table alors qu’il n’avait pas d’affaire là n’étant pas membre du C.A., te narguait en refusant de répondre à tes questions sur le dossier de la cafétéria et des services alimentaires. En attendant que la réunion commence, il préférait se vanter de ses exploits au club de golf Fairmont-le Manoir Richelieu de Pointe-au-pic dans la région de Charlevoix où il avait joué, disait-il, 82 en laissant sous-entendre que tu ne serais pas capable d’en faire autant.
Ils t’ont eu avec ce climat hostile et ce mépris. Tu as commis une erreur. Tu as dit quelque chose que tu n’aurais pas dû dire puisque ça pouvait être déformé. Tu n’aurais pas dû employer l’expression à jeun. Alors, elle ne t’a pas manqué. Poursuite de 170,000 $. Son but était clair : t’éliminer en te forçant à prendre ta retraite pour sortir le syndicat du pétrin où tu l’avais mis. Elle aurait alors été portée en triomphe par la clique libérale qui aurait sablé le champagne. Mais, en bout de ligne, c’est toi qui as gagné parce qu’elle a été obligée de retirer ses poursuites, elle n’a pas été capable de vous faire taire, elle a démissionné deux ans avant la fin de son mandat et tu lui as gâché son règne avec vos boycotts, vos byecotts comme disait Amable, alors que toi, après son départ, tu as continué à enseigner en paix pendant une autre année avant de prendre ta retraite, au moment où tu l’avais décidé. (Fin de la fiction)
Après avoir entendu cette analyse, l’enseignant s’exclama : Tu es très perspicace ! en se félicitant d’avoir une conjointe aussi avisée. Quand on l’expulsa du Conseil d’administration, il se référa à l’antiquité grecque. On avait prononcé l’ostracisme contre lui. Il répliqua en rappelant le cas d’Alcibiade qui fut chassé d’Athènes. Quand l’opposition d’un citoyen ne pouvait plus être tolérée par le pouvoir, les Athéniens votaient l’ostracisme. Sa Majesté fonctionnait par exclusion.
ostracisme et exclusion
De ostrakon, coquille : chez les Grecs de l'antiquité,  les sentences étaient notées sur un morceau de poterie appelé ostrakon. L’ostracisme est un bannissement de dix ans prononcé à la suite d’un jugement du peuple, à Athènes et dans d’autres cités grecques de l’antiquité. C'est une décision d’exclure ou d’écarter du pouvoir une personne. Par extension : hostilité d’une collectivité (un conseil d’administration, par exemple) qui rejette un de ses membres. L’ostracisme n’a pas sa place dans un fonctionnement démocratique au XXIè siècle. De toute évidence, la directrice générale rêvait de voir l’adversaire qui lui tenait tête passer devant un tribunal (Cour supérieure ou comité de déontologie du C.A.) pour qu’il soit jugé et humilié. Humilier l’autre, soumettre l’autre, tel est le but que poursuit une dominatrice dans son power-trip. Pour éviter le comité de déontologie, le Littéraire dut choisir l’exil c’est-à-dire la démission. Pour éviter la Cour supérieure, elle souhaitait qu’il choisisse aussi l’exil c’est-à-dire la retraite. Il préféra se battre et la victoire fut le résultat de ses efforts et des appuis de ses amis du syndicat et de la Fédération : ce fut la directrice et ses acolytes qui sont partis avant lui. 
Document : l’ostracisme à Athènes et à Sorel-Tracy
Dans une lettre adressée au président du Conseil d’administration, en date de 12 août 1998, donc avant l’entente du 20 août, le Littéraire a expliqué l’ostracisme dont il était l’objet en remontant aux Grecs de l’Antiquité. Pendant tout le conflit, la Directrice générale a ostracisé son adversaire. Le contexte est un texte de critique de l'An 1 signé par Le Littéraire et le Politique, vous savez cette lettre que l'ami de Sa Majesté, l'Assureur, a déchirée en  plein conseil d'administration. Imaginez la scène et constatez son ridicule.
Monsieur le Président dit le Chasseur,
Dans le contexte de la suspension qui plane sur ma tête à titre d’administrateur et ce, jusqu’au 31 décembre 1998, suspension qui aura pour effet, entre autres, de m’empêcher de siéger au Comité d’évaluation de la Directrice générale et du Directeur des études (c'est le but de l'opération), j’ai étudié la notion d’ostracisme dont j’aimerais vous entretenir ici.
Dans La Cité antique de Fustel de Coulanges, nous lisons :
Les anciens ne connaissaient ni la liberté de la vie privée, ni la liberté de l’éducation, ni la liberté religieuse. La personne humaine comptait pour bien peu de chose vis-à-vis de cette autorité sainte et presque divine qu’on appelait la patrie ou l’Etat. L’Etat pouvait frapper sans qu’on fût coupable et par cela seul que son intérêt était en jeu. Aristide assurément n’avait commis aucun crime et n’en était même pas soupçonné ; mais la cité avait le droit de le chasser de son territoire par ce seul motif qu’il avait acquis par ses vertus trop d’influence et qu’il pouvait devenir dangereux, s’il le voulait. On appelait cela l’ostracisme. L’ostracisme n’était pas un châtiment ; c’était une précaution que la cité prenait contre un citoyen qu’elle soupçonnait de pouvoir la gêner un jour. A Athènes, on pouvait mettre un homme en accusation et le condamner pour incivisme, c’est-à-dire pour défaut d’affection envers l’Etat. La vie de l’homme n’était garantie en rien dès qu’il s’agissait de l’intérêt de l’Etat. (Fustel de Coulanges, La Cité antique, Flammarion, Paris, 1984, p.268)
Jacqueline de Romilly écrit dans son livre  Alcibiade :
L’ostracisme consiste à exiler un homme politique mais cet exil n’a rien d’infamant et n’est pas une punition. Son principe est d’écarter quelqu’un qui gêne ou contrarie la politique athénienne, soit parce qu’il prend trop d’importance, soit parce qu’il y a heurt entre deux chefs et deux politiques. On écartait l’un des deux et l’autre avait les mains libres. (Jacqueline de Romilly, Alcibiade, Livre de poche, p.74)
Le Collège-la Directrice (l’Etat-la cité) se drape du code d’éthique et de déontologie et m’accuse de manquements à mes obligations d’administrateur alors que, en formulant une critique de l'An 1, j’ai agi dans l’exercice d’une fonction syndicale comme membre du CRT (Comité des relations du travail) et non comme administrateur. En fait, à la demande de la Directrice qui se sent menacée et qui ne veut pas être évaluée par quelqu’un qui n’est pas neutre, l’exécutif du Collège a exercé un ostracisme de quatre mois. Ayez dont l’honnêteté de le reconnaître. Cet ostracisme est une décision purement politique qui utilise le Code d’éthique à des fins politiques, pour m’empêcher de siéger au Comité d’évaluation de la directrice générale et du directeur des études.
En me suspendant comme administrateur, vous commettez un ostracisme. Le problème, c’est que cette vieille institution grecque n’existe pas dans la loi des collèges et ne fait pas partie de nos règlements. 
Le Littéraire, 12 août 1998
Explications complémentaires
1- Le Littéraire a reçu deux lettres recommandées datées du 25 juin 1998 dont l’avis postal a été reçu le vendredi en l’absence du destinataire et dont le Littéraire n’a pris connaissance que le 2 juillet, le lendemain du congé férié de la fête du Canada. Tout le monde aura remarqué la délicate attention qui consiste à vouloir l’inquiéter pendant trois jours avec des lettres recommandées et à vouloir l’occuper pendant ses vacances.
2- Après avoir enfin reçu les procès-verbaux du Conseil d’administration, nous avons constaté que la menace de suspension du Littéraire jusqu’au 31 décembre et les accusations sur la conduite de l’enseignant membre du Conseil étaient inscrites dans une résolution du comité exécutif-conseil de discipline adoptée par deux membres présents sur cinq donc sans quorum était illégale. Comme notre alliée, présidente de l’association étudiante Lorraine Bourret dite l’Etudiante, était membre de l’Exécutif du Collège, nous étions bien informés. La lettre recommandée du 25 juin si désagréable, excessive et injuste était donc sans fondement légal, ce que le Conseil d’administration du 22 septembre a reconnu à l’unanimité, après les explications de l’enseignant. La page 648 du procès-verbal du 22 juin qui accuse le Littéraire d’avoir porté préjudice au Collège et de ne pas avoir été loyal envers son employeur n’existe plus et même n’a jamais existé. C’est toute une déconfiture pour la directrice générale qui a perdu la face devant tout le monde. C’est la troisième défaite de la directrice générale. Ce fut un triomphe pour Le Littéraire.
(autre recours à la fiction)
"L’adversaire de la directrice était coupable et il fallait le condamner car il ne cachait pas le dédain que lui inspirait le régime de flatterie et d’incompétence qu’elle avait instauré. A cause de ses critiques de la Direction, il fut convoqué devant le comité du Conseil d’administration chargé d’appliquer le code de déontologie des administrateurs. Comme il était condamné d’avance, il refusa de se présenter. Le sort en était jeté : l’ostracisme avait été prononcé contre lui. Il remit sa démission forcée comme représentant des enseignants au Conseil d’administration du collège. C’était la première étape et elle réussit. L’autre étape, la décisive, consistait à l’obliger à prendre sa retraite, forme radicale d’ostracisme, pour éviter deux lourds procès en Cour supérieure et des frais d’avocat assumés par le syndicat. L’étape décisive échoua, le Ciel en soit loué. Dans son inconscient, elle souhaitait la mort du Littéraire, forme encore plus radicale d’ostracisme."
L’avocate de service béèmdoublevé (BMW) et le ton 
Le ton, c’était la spécialité de l’Avocate de service qui fut sélectionnée comme directrice des ressources humaines après l’épuisement de celle qui fut engagée avant elle et qui quitta à cause d’une fatigue excessive, résultat de sa triple fonction. La directrice générale a mis son départ sur le dos du syndicat car les réunions du Comité des relations de travail (CRT) étaient fort tendues. Nouvelle venue au niveau collégial, l’Avocate de service ne connaissait rien à notre convention collective qui est fort compliquée mais elle était avocate et ses connaissances juridiques seraient utiles en cas de recours judiciaires (qui étaient prévus...) contre le syndicat des enseignants. Elle a d’ailleurs été engagée pour ça. Elle passait beaucoup de temps au téléphone à consulter le contentieux de la Fédération des collèges.
En analyse littéraire, la tonalité est la coloration affective qui se dégage d’un texte. Le ton est une manière de s’exprimer dans un écrit ou oralement. Cette directrice des ressources humaines, porte-parole de la directrice générale, n’aimait pas le ton de nos écrits et le ton de nos interventions en  CRT, Comité des Relations du Travail. Nous non plus, d’ailleurs, nous n’aimions pas son ton pète-sec, ce que nous appelions le ton BMW, le ton béèmdoublevé. Au Comité des relations du travail (CRT), nous lui avons fait passer quelques mauvais quarts d’heure. Dans nos repas de travail, quand nous voulions rire, nous repassions nos exploits. Comme nous maîtrisions mieux qu’elle la convention collective (ce n’était pas difficile), elle nous reprochait constamment notre ton, un ton qui, selon elle, était insolent même quand les mises en demeure essayaient de nous forcer à présenter des excuses sincères. Ces excuses ne pouvaient pas être sincères puisqu’elles étaient accompagnées de demandes que la Direction corrige ses erreurs ou enrichies de citations insolentes de Montaigne Nous étions si peu intimidés par leurs sparages politico-juridiques qu’en effet, nous poussions l’effronterie jusqu’à agrémenter nos propos de réflexions puisées dans les Essais de Montaigne, ce qui était le comble de l’arrogance et de la provocation. 
Le directeur des études a commis une erreur dans le dossier de l'examen de reprise ; nous avons pris la peine de l’avertir poliment en privé mais il n’en a pas tenu compte. Il était bien difficile ensuite en le dénonçant par écrit, de garder un ton aimable et courtois. On se disait qu’il fallait le brasser un peu pour qu’il comprenne. Obéissant à la directrice générale à laquelle il était soumis hiérarchiquement, d’où son surnom de Le Soumis, le directeur des études nous a poursuivis pour diffamation et atteinte à la réputation. Six mois plus tard, il a corrigé son erreur à propos des conditions d’accessibilité aux examens de reprise. Puis, il a retiré sa poursuite de 80,000 $ avant de quitter notre collège avec joie, comme il l’a écrit lui-même dans sa lettre d’adieu, pour retourner comme Directeur des études au collège de l'Outaouais, là où il avait enseigné la philosophie pendant vingt ans. Et il a ensuite été nommé directeur général d’un autre collège à Trois-Rivières. Nos attaques diffamatoires qui avaient supposément ruiné sa réputation ne l’ont pas empêché d’obtenir ces promotions. De toutes façons, dans les milieux patronaux, quiconque tient tête à un syndicat coriace mérite une promotion.
complot 
Un complot est un projet concerté secrètement pour nuire à quelqu’un ; c’est une intrigue menée, une ruse contre quelqu’un. Le complot implique plusieurs actions coordonnées par plusieurs personnes dans un but précis. En voici un exemple vécu par le Littéraire.  Le directeur des études envoie au Littéraire une lettre en apparence anodine exigeant qu’il respecte son plan d’études, qu’il donne des cours magistraux et qu’il n’attaque pas l’administration pendant ses cours. Auparavant, l’adjoint à l’organisation scolaire, contrairement à une pratique établie d’attribuer des locaux au deuxième étage pour les cours de français, choisit pour cet enseignant des locaux au premier étage, au-dessus de travaux très bruyants d’aménagement du sous-sol exécutés pendant ses cours (comme par hasard) pour le programme en environnement-santé et sécurité : l’enseignant pourra difficilement enseigner, s’impatientera, se choquera et il accusera la Direction d’incompétence, de manque de planification des travaux et de manque de respect à l’égard du travail des enseignants. Puis, sans avertissement, au milieu de l’après-midi, deux cadres (féminines) feront irruption dans une de ses classes avec un questionnaire qui donne l’occasion aux élèves de confirmer les insinuations contenues dans la lettre du Directeur des études.
Vous avez là tous les éléments d’un complot. Ce complot contre le Littéraire qui est une action de harcèlement, a lamentablement échoué à cause de la perspicacité des élèves et leur esprit de solidarité. De plus, ce complot a donné l’occasion au Directeur des études de montrer qu’il avait un certain sens de l’éthique puisqu’il n’est pas allé jusqu'au bout de la démarche qui consistait à passer un questionnaire d’évaluation dans les trois classes du Littéraire. Devant l’évaluation très positive des élèves de la première classe, il a sagement mis fin à l’opération. Ce qui fut perçu, par la Directrice, comme une trahison. Celle qui avait conçu le complot s’est sentie trahie. Le Directeur des études a envoyé une lettre d’excuses au Littéraire. Et, en plus,  dans cette lettre, il fait l’éloge du professeur de littérature en se basant sur l’évaluation des étudiants. Ce qui fit la preuve qu’il était un honnête homme et qu’il était tanné de poser des gestes de harcèlement contre un enseignant qui ne le méritait vraiment pas. Il s’était tanné d’être l’instrument de la vengeance d’une directrice qui avait fortement tendance à abuser de son pouvoir. Pour des raisons politiques, elle se croyait tout permis contre le Littéraire pour pouvoir s’en vanter devant ses amis libéraux de la clique que le Littéraire avait dénoncée en 1974 dans son premier livre.
le premier ange sonna de la trompette (Robert Charlebois, l’Apocalypse)
harcèlement
Selon l’article 81.18 de la Loi sur les normes du travail, le harcèlement psychologique est défini comme une conduite vexatoire se manifestant soit par des comportements, des paroles, des actes ou des gestes répétés, qui sont hostiles ou non désirés, laquelle porte atteinte à la dignité ou à l’intégrité psychologique ou physique du salarié et qui entraîne, pour celui-ci, un milieu de travail néfaste. Une seule conduite grave peut aussi constituer du harcèlement psychologique si elle porte une telle atteinte et produit un effet nocif continu pour le salarié. Le harcèlement peut provenir d’un supérieur (supérieur selon la hiérarchie dans l’organigramme d’un collège). Remarquez que dans la définition juridique du harcèlement, le caractère répétitif n’est pas essentiel ; une seule conduite grave peut constituer du harcèlement psychologique. L’intervention de la directrice auprès du président du syndicat, à l’automne 1997, à la fin du mois d’août, à propos d’une plainte contre le Littéraire vieille de trois mois, c’est du harcèlement psychologique. Si vous êtes professeur dans un collège depuis 1969 et que la nouvelle directrice générale qui vient d’entrer en fonction en 1997 convoque le président du syndicat et attaque votre personne et votre enseignement, vous avez subi de la part de la nouvelle directrice générale une conduite vexatoire qui s’est manifestée par un comportement hostile et non désiré qui a entraîné un milieu de travail néfaste. Il s’agit d’une seule conduite grave qui a produit un effet nocif continu pour le salarié.
La loi sur le harcèlement psychologique a été adoptée le 19 décembre 2002 ; depuis le premier juin 2004, arbitres et tribunaux ont à déterminer le bien-fondé des plaintes de harcèlement psychologique en milieu de travail. Si la loi avait été en application à l’automne 1997, Le Littéraire aurait mis de côté son orgueil de mâle qui fait semblant de n’être pas affecté et il aurait porté plainte. Ayant reçu sa leçon, la directrice générale se serait calmée et toute la suite des choses aurait été différente. L’intervention de l’Adjointe dans la classe de bureautique, trois mois après la fin des cours, c’est du harcèlement. L’intervention des deux cadres dans une de ses classes de français précédée d’une lettre du directeur des études, cet ensemble qualifié de complot, c’est du harcèlement. L’espionnage systématique, c’est du harcèlement. Mais la loi contre le harcèlement psychologique n’a été en application qu’à partir du premier juin 2004 et elle n’est malheureusement pas rétroactive. Voyez comment une loi peut améliorer la vie concrète des salariés. La loi contre les poursuites-bâillons, elle, a été votée par l'Assemblée nationale du Québec, le 3 juin 2009.
le deuxième ange sonna de la trompette
voyage dans le monde de Lilliput et de Grandpied... dans les plats
Il y a des attitudes mesquines (mean, cheap) qui affectent nos conditions de travail. Les enseignants travaillent à la maison : préparation de cours ; correction de travaux, préparation et correction d’examens, lectures, perfectionnement. Au collège, la plupart des enseignants ont leurs bureaux dans de grandes salles où il y a beaucoup de circulation d’élèves ou d’enseignants. Il y est difficile de se concentrer quand on entend des conversations téléphoniques et qu’il y a un va et vient constant. C’est un fait, les enseignants travaillent beaucoup à la maison. L’adjoint à l’organisation scolaire Grandpied décidait des horaires des professeurs : c’était le principal fondement de son petit pouvoir. La règle qui devait s’appliquer, c’est des horaires sur quatre jours. Le Littéraire reçut son horaire : il était volontairement sur cinq jours, en voici la preuve. Il colligea les horaires de ses collègues. Nathalie Piette, mère de trois jeunes enfants, avait aussi un horaire sur cinq jours. Il suffisait qu’elle échange avec Le Littéraire un de ses groupes du même numéro de cours (Français 101, analyse littéraire) et le tour était joué : les deux enseignants auraient eu un horaire sur quatre jours. L’adjoint à l’organisation scolaire refusa. (Il est aujourd’hui Directeur des ressources humaines dans un gros collège de Montréal. grand bien lui fasse.) Le Directeur des études refusa le changement d’horaire de gré à gré. Nathalie alla voir le Directeur des études, lui parla de la conciliation travail-famille qui est inscrite dans notre Convention collective : aucun argument n’ébranla le directeur qui lui dit : La prochaine fois que tu auras un problème, viens me voir au lieu d’aller voir le Littéraire. vice-président du syndicat.  Celui-ci, au lieu de voyager cinq jours aller-retour (140 Km) de Longueuil à Tracy, dut payer les frais d’un motel pendant toute la session (15 semaines) pour éviter la fatigue. Et Nathalie, mère de trois enfants en bas âge, voyagea cinq jours aller-retour, de son domicile à Longueuil au lieu de travail (140 km) pendant quinze semaines.
Tout de suite après avoir essuyé un refus à sa demande de changement d’horaire, le Littéraire vit le Directeur des études, le sourire mauvais, se diriger vers le bureau de la Directrice générale par un escalier spécial pour aller lui raconter son mauvais coup. On lui souhaite bonne chance dans l’exercice de ses nouvelles fonctions de Directeur général d’un collège. Nous sommes ravis de ne pas avoir ruiné sa carrière par nos graves diffamations. Si c’était à refaire, Nathalie et moi, nous aurions changé d’horaire sans leur accord : on les aurait mis devant le fait accompli car ce qu’ils ont fait était contraire à la Convention collective par rapport à la mère de famille qui subissait injustement les conséquences de leur mesquinerie. L’exemple des horaires manipulés montre le niveau auquel se situaient ces esprits ubuesques et lilliputiens. Le subtil Grandpied, en privé, ajouta avec sa hauteur de vues habituelle : S’ils ne sont pas contents de leurs horaires, qu’ils déménagent dans la région ! Ces mesquineries étaient suscitées par la Directrice. Grandpied dans les plats obéissait aux ordres même si son à platventrisme ne lui a pas procuré le poste de Directeur des études qu’il convoitait.   
le troisième ange sonna de la trompette
contexte juridique : le devoir de loyauté. Code civil du Québec : article 2088
Dans le magazine Jobboom de septembre 2006, Pierre Frisko écrit : Comme ce fut le cas à la SAQ, (Pierre Roy fut suspendu par Sylvain Toutant pour avoir envoyé une lettre au Devoir) il arrive que les employeurs invoquent le devoir de loyauté pour empêcher leurs employés de les critiquer sur la place publique. Les tribunaux ont tendance à sanctionner les actes d’atteinte à la réputation de l’employeur. Mais attention ! Une critique des décisions et des actions d’un employeur n’est pas nécessairement une atteinte à sa réputation. Mais selon la jurisprudence, il faut que l’employé ait d’abord épuisé les canaux internes de l’institution ou de l’entreprise pour régler le problème. La dénonciation publique ne devrait être utilisée qu’en dernier recours. Remarquez que c’est ce que nous avons fait. Nous sommes restés à l’interne, dans le collège, parmi les enseignants puis dans l’ensemble du personnel, mais comme ça ne marchait pas, nous avons envisagé une dénonciation publique dans le journal local. C’est pour empêcher qu’elle soit publiée que nous avons été poursuivis.
la dignité du salarié. Code civil du Québec : article 2087
L’employeur, outre qu’il est tenu de permettre l’exécution de la prestation de travail convenue et de payer la rémunération fixée, doit prendre les mesures appropriées à la nature du travail, en vue de protéger la santé, la sécurité et la dignité du salarié.
Interrogé par Pierre Frisko, Me Fernand Morin dit : Pour moi, assurer la dignité du salarié est le pendant de la loyauté à l’égard de l’employeur. C’est quand même une obligation sur laquelle on passe vite. Et nous ajoutons : le harcèlement d’un employeur contre un employé va contre la dignité de l’employé. Cet employé a le droit de se défendre.
un peu d’humour
La Commissaire du Tribunal du travail Louise Verdone qui a entendu notre plainte pour représailles à cause de la poursuite de 80,000$ du Directeur des études contre les quatre membres de l’exécutif du syndicat des enseignants avait le sens de l’humour. C’était une femme toute menue qui parlait peu et se contentait d’écouter très attentivement en prenant des notes. Obligé de venir témoigner devant le Tribunal du travail, rue Port-Royal, à Montréal, suite à notre plainte, le président du Conseil d’administration du collège dit le Chasseur dut quitter la forêt de la région de Lanaudière où il était à la chasse. Il n’avait toutefois pas apporté son fusil rue Port-Royal. Comme on peut le deviner, il était de fort mauvaise humeur d’être obligé d’interrompre ses vacances pour ce qu’il appelait des niaiseries. Au télé-journal de la veille, on avait montré un chevreuil égaré dans les rues de Lasalle, tout près de Montréal où était situé le Tribunal. Alors la commissaire Verdone dit au témoin qu’il n’était pas nécessaire d’aller à la chasse aussi loin que la forêt de Lanaudière : il n’avait qu’à aller chasser le chevreuil qui se promenait dans les rues de Lasalle. Comme il était dans le bois la veille, il n’avait pas vu les nouvelles ce qui rendit la scène encore plus drôle.
Dans l’entente hors cour, nous avons retiré notre plainte au Tribunal du Travail. Nous aurions bien aimé connaître le jugement de la Commissaire : est-ce que la poursuite du Directeur des études et du Collège, donc de la Directrice générale, était une mesure de représailles contre chacun des quatre membres de l’exécutif du syndicat qui ont exprimé une critique légitime sur un dossier pédagogique et est-ce que le Collège aurait dû payer une somme de 5,000 $ à chacun des quatre membres de l’exécutif en dommages ? On ne saura jamais hélas ! ce qu’aurait décidé la commissaire Louise Verdone. Nous pensons qu’elle nous aurait donné raison : d’habitude, les gens qui ont le sens de l’humour ont un excellent jugement. 5,000 $, ça se prend bien. Chacun des quatre membres de l’exécutif du syndicat aurait reçu 5,000 $ pour compenser pour les tracas et le stress subis. On aurait offert à tous les enseignants un repas digne du festin de Babette pour célébrer cette victoire et le Littéraire, le Politique, l’Ebéniste et l’Irlandais en auraient défrayé les coûts à même le 20,000 $ obtenu. C’est parce que le Littéraire était personnellement poursuivi qu’il a fallu renoncer et retirer la plainte dans l'entente hors cour, plainte qui aurait été jugée par Louise Verdone. Vous comprenez ainsi la raison de la poursuite contre le Littéraire.
de la politesse
 Il n’y a pas d’imposture à être poli. (Jacques Ferron)
Un excellent golfeur québécois, Marc Girouard, affirme dans une entrevue publiée dans le Journal de Montréal, que sa qualité préférée est la politesse. La politesse est un signe de respect et de considération. L’impolitesse indique un manque de respect. Malheureusement, plus la critique est percutante et pertinente, moins la personne visée vous trouvera poli. Rappelons-nous ce qu’une amie de la mère de Lizzy, dans la série télévisée Orgueil et préjugés, basée sur le roman de Jane Austen, dit de Wickham : C’était un homme beaucoup trop poli pour être honnête. Montaigne dit que ses essais donnent la mesure de sa vue et pas nécessairement la mesure de la réalité. Modestie louable. Sans doute, mais les faits que nous rapportons sont exacts. Nous avons subi une forme de violence qui, comme dirait Montaigne, est un vrai témoignage de l’humaine imbécillité (III, 13). Ecoutons le Dr Ferron : Je dis le mieux que je peux ce que je pense et là, parfois, cela peut sembler impoli. A ce moment-là, ça peut blesser. Souvent, la politesse consiste à ne rien dire. Aimant les paradoxes, Marc Girouard dit que ses deux qualités préférées étaient la politesse et la franchise comme si ne pas être franc était une forme d’impolitesse. Je souscris volontiers à ce raisonnement. Si vous expliquez pourquoi vous n’êtes pas d’accord avec la direction sans employer de mots injurieux, que vient faire la politesse là-dedans ! A moins qu’il ne soit interdit d’être en désaccord.
de la liberté d’enseigner
Malgré l’espionnage des cadres (six employées du secrétariat pédagogique, c’est tout en leur honneur, ont refusé de surveiller les enseignants), malgré la délation et les plaintes encouragées et même suscitées, nous avons défendu notre liberté d’enseigner en nous appuyant sur l’article 2-3 de la convention collective qui stipule : Ni le Collège, ni le Syndicat n’exercent ni directement, ni indirectement de contraintes, de menaces, discrimination ou distinctions injustes contre un enseignant à cause de son âge, de ses opinions, de ses actions politiques, de l’exercice de ses libertés d’enseignement. Si cet article de la convention collective existe, c’est pour empêcher qu’une Direction exerce des contraintes, des menaces et des pressions injustes sur un enseignant à cause de son engagement politique et syndical. Comme enseignant ayant des opinions politiques différentes de certaines des élites locales, nous avons vécu, comme l’écrit Gaston Miron, parmi les rocs occultes et parmi l’hostilité.
les cours magistraux
Montaigne critique les cours magistraux. Il écrit : On ne cesse de criailler à nos oreilles, comme qui verserait dans un entonnoir, et notre charge ce n’est que redire ce qu’on nous a dit. Peu importe la discipline ou la matière, l’élève ne devrait pas être considéré comme une cruche qu’on remplit. En littérature, c’est le texte qui prime et non le commentaire ; il faut lire et relire les textes et les faire comprendre et apprécier. Le directeur des études a écrit une lettre au Littéraire pour exiger des cours magistraux. On peut douter de l’efficacité de la pédagogie qui consiste à donner beaucoup de cours magistraux comme un certain prof d'histoire infatué de lui-même semblait le croire. Ce n’était certes pas à une ancienne professeur de chimie qui a quitté l’enseignement pour devenir Directrice générale à lui montrer comment enseigner la littérature. Par un mimétisme simpliste, comme il disait qu’elle était une mauvaise gestionnaire, il était prévisible qu’elle dirait qu’il était un mauvais professeur jusqu’à ce que, de guerre lasse (c’est le cas de le dire), elle envoie une responsable de la Fondation, ex-membre du C.A., lui dire que sa fille avait bien aimé ses cours et qu’elle avait gardé un excellent souvenir de son professeur de français. C’était réciproque. Il s’est rappelé avoir distribué à ses 120 élèves un excellent travail de la jeune fille, une analyse littéraire d’un extrait des Lettrines de Julien Gracq où un des plus grands écrivains français trace le portrait de son père. Rappelons que le directeur des études a reconnu officiellement et par écrit, sur la foi des réponses des élèves à un questionnaire dont le but était de le couler, certaines qualités indéniables de ce professeur. Il ne tient pas à se vanter mais il a été tellement attaqué qu’il aime bien rappeler cette lettre élogieuse. 
malveillance
La malveillance est une tendance à blâmer autrui et à lui vouloir du mal. Agressivité, animosité, désobligeance, hostilité, intention de nuire à quelqu’un. La malveillance et le dénigrement sont les deux caractères de l’esprit français écrit Chateaubriand. Citation terrible. La personne malveillante est agressive, aigrie, méchante. Cela indique une disposition à vouloir du mal à quelqu’un par haine, envie, jalousie ou pour toute autre raison, politique par exemple. L’action malveillante crée un malaise c’est-à-dire un état plus ou moins pénible supposant une certaine souffrance physique ou morale qui empêche de se sentir bien ou heureux. Ce malaise est une inquiétude, une angoisse, une tristesse. C’est une sensation pénible et irraisonnée dont on ne peut se défendre parce qu’on ne peut agir sur la cause ou bien parce qu’on ne la connaît pas ou bien parce qu’on ne la contrôle pas et surtout parce qu’on a peur des conséquences, procès, pertes d’argent, pertes d’énergie, suspension, mauvais climat de travail, hostilité ambiante sourde et néfaste. L’hypocrisie est une conséquence de la malveillance.
antipathie
1- Dans les années soixante-dix, le Littéraire prit sur le pouce une étudiante, il se présenta et elle dit : C’est vous qui coulez les élèves qui n’ont pas vos idées politiques ? D’où venait ce genre de préjugés ? Peut-être du président des jeunes libéraux de l’époque aujourd’hui millionnaire. Sa note avait baissé ; alors, il accusa son professeur de lui avoir mis 70% au lieu de 80% à cause, selon lui, qu’il était président des jeunes libéraux.
2- Plus récemment, une de ses élèves était fermée sur elle-même. Il se dit que cette belle fille de dix-sept ans avait une peine d’amour ou bien ne l’aimait pas tout simplement, ce sont des choses qui arrivent. Après un mois de cours, comme il commençait à mieux la connaître et à l’estimer, ce dont elle était consciente, il se risqua à lui dire discrètement : Maintenant que tu as pu te faire une opinion par toi-même, tu sembles de meilleure humeur et plus détendue pendant mes cours. Dans ton entourage, on t’avait parlé contre moi, n’est-ce pas ! Elle lui répondit : Comment ça se fait que vous le savez ! Qui vous l’a dit ? 
réputation 1
Avoir une bonne réputation est le fait d’être honorablement connu du point de vue moral. Le fait d’être avantageusement connu pour sa valeur, sa compétence, son engagement, ses talents, son humour, sa culture, sa générosité. Nuire à la réputation de quelqu’un, c'est le déshonorer, le diffamer, le rabaisser, semer le doute sur sa compétence. Un critique littéraire qui n’aime pas un livre nuit à la réputation de l’écrivain, ce qui n’empêche pas le droit à la critique. La réputation est une chose fragile qui peut être atteinte facilement surtout dans un milieu social restreint comme une petite ville ou un petit collège. Toutefois, il ne faut pas sous-estimer (ni surestimer) le bon sens des gens et leur capacité à prendre certains dénigrements avec un grain de sel en les mettant à juste titre sur le compte de la jalousie, de l’envie ou de la médiocrité. Les attaques directes sont plus rares qu’on ne le pense car elles sont risquées et exigent du courage. L’hypocrisie, c’est plus efficace et moins dangereux. La mentalité villageoise est friande de potins, de cancans, de rumeurs, de ragots, de racontars, de mémérages qui sont faciles et peuvent nuire à la réputation d’un enseignant surtout s’il n’habite pas la région où il enseigne et surtout s’il a des adversaires politiques ou des confrères jaloux et envieux qui se vengent de lui en le dénigrant de façon hypocrite et sournoise.
Le moyen préféré des envieux est la rumeur, le ragot et non l’attaque frontale. Ils fonctionnent par en arrière. C’est ainsi qu’ils se rendent intéressants ou bien essaient d’augmenter leur influence en rabaissant l’autre. A ces gens-là ainsi qu’à ces personnes dont je vais parler s’applique ce qu’écrit Jean-Marie-Gustave Le Clézio dans Ritournelle de la faim. Citation:  Elle n’arrivait pas à imaginer qu’elle pût la jalouser, être de ces personnes qui n’acceptent pas le bonheur des autres. Ce qui est insupportable à la longue, c’est l’atmosphère délétère créée par l’hypocrisie qui répand des ondes négatives et qui, par petites touches perverses et mensongères, vise à miner la réputation et à rendre le travail plus difficile.
aire de repos
Je me sens peser aux écoutants. Quant à cette nouvelle vertu de feintise et de dissimulation qui est à cette heure si fort en crédit je la hais capitalement ; et, de tous les vices, je n’en trouve aucun qui témoigne tant de lâcheté et bassesse de coeur. C’est une humeur couarde et servile de s’aller déguiser et cacher sous un masque, et de n’oser se faire voir tel qu’on est. Un coeur généreux ne doit point démentir ses pensées ; il se veut faire voir jusqu’au dedans. Ou tout y est bon, ou au moins tout y est humain. (Montaigne, Essais, II, 17)
réputation 2
Je parle de l'hypocrisie de collègues ( le mot collègue est un épicène, c'est-à-dire qu'il implique le féminin et le masculin: ici, il faut lui enlever toute connotation fraternelle): je vise quelques membres de mon département de français. Définissons tout de suite les termes. Hypocrisie: vice qui consiste à déguiser son véritable caractère, à feindre des opinions, des sentiments ou des vertus qu'on n'a pas. Voir dissimulation, duplicité, fausseté, fourberie; voir mensonge, simagrée, tromperie.
Hypocrite:  personne qui a de l'hypocrisie. Voir fourbe, imposteur, sournois. Adjectif: qui se comporte avec hypocrisie. Voir artificieux, dissimulé, double, faux, menteur, sournois. Antonymes: cordial, franc, sincère, loyal.  

Parlant de feintise et de dissimulation, j’ai dû en subir dans mon département de français. Fontaine je ne boirai pas de ton eau qui est allé déblatérer contre moi dans le département de soins infirmiers et qui a essayé (en vain) dans une réunion de département de modifier ma tâche. Deux  envahisseurs, le premier, ayant émigré du département de philosophie et le second, le Théâtral, qui a profité d’une négligence du coordonnateur de l'époque pour quitter le niveau secondaire pour enlever sa priorité à une autre enseignante en la bumpant (la chasser du collège en lui faisant perdre son emploi) sans qu’on puisse la défendre car le Directeur des études de l’époque manqua de courage.
Par exemple. Pendant l’heure du dîner, devant deux témoins fiables (la mère et la fille, étudiantes en bureautique), dans une classe, un envahisseur efface, (appelons-le Saint-Félix-de-Valois) avec un sourire mauvais, le tableau bien rempli sur lequel est écrit le plan d’un cours que le Littéraire se prépare à donner en bureautique. En entrant dans la classe, le Littéraire constate avec déplaisir que le tableau a été effacé. Plus tard, quand le Littéraire affronte le provocateur dans le corridor devant le Grammairien (qui n'était pas là par hasard mais pouvait servir de témoin éventuellement...) celui-ci se rapproche menaçant à un nez de distance pour être repoussé mais le Littéraire se retient mais le traite tout de même de fasciste. De source absolument fiable, Le Littéraire a appris que l’agresseur est allé se plaindre à la Directrice des ressources humaines d’avoir été agressé. Celle-ci l’a calmé en lui disant : Tu connais le Littéraire. Il a mauvais caractère. Il prendra bientôt sa retraite alors laissons tomber. La classe en question était utilisée pour des rencontres de poésie (!) avec des élèves le midi à toutes les deux semaines. Quand le Littéraire remplit le tableau, la classe, évidemment, n’était pas utilisée. Aspirant à devenir le mâle dominant, S-Félix-de-Valois cherchait à déstabiliser son aîné. Comme chez les lions qui pissent sur les arbres et les buissons pour marquer leur territoire, il n’avait pourtant pas pris possession des lieux en laissant son odeur sur les murs de la classe. Cette provocation petite à l’image de son auteur sera suivie d’autres tentatives hypocrites par personnes interposées.
Autre exemple.  le même enseignant encouragea des élèves à signer une pétition contre le Littéraire afin qu’il ne donne pas un cours dans le programme d’Arts et Lettres. Le Littéraire n’était pas digne de faire partie de la secte : en plus, il était incontrôlable. Altruiste (!), Saint-Félix-de-Valois téléphona au Littéraire pour l’informer de l’existence de cette pétition afin qu’il renonce à donner le cours. Le Littéraire résista à la tentative d’intimidation. Dans une réunion du département, il choisit le cours du programme qu’il voulait donner et le jean-foutre n’osa pas remettre en question la compétence du Littéraire, docteur en lettres, alors que lui, ancien professeur de philosophie, n’avait fait qu’une seule année en Lettres. Un collègue dit le Paysagiste avait averti le Littéraire et l’avait informé qu’il avait dit à SFV : Si tu t’attaques à lui ne le manque pas car lui ne te manquera pas. SFV eut peur de l’affrontement (il préférait attaquer par en arrière, je le répète) et n’osa pas faire d’objection pendant la réunion de département où il y eut distribution des cours. Les élèves du programme d’Arts et Lettres refusèrent de signer la pétition mais dès son premier cours, le Littéraire sentit l’hostilité de quelques élèves du programme d’Arts et Lettres et il eut une grosse côte à remonter dont il connaissait la cause. Par exemple, en montrant un film sur l’Odyssée avec un appareil très spécialisé contrôlé par le Grammairien, l’image déclenchait un retour en arrière aux endroits où il y avait eu de la publicité coupée lors de l’enregistrement du film à la maison. Ce qui compliqua singulièrement la séance de vidéo qui en plus était surveillé par un élève membre de la secte qui devait bloquer les retours en arrière : comme il devait tout de même sauver les apparences, cela ne se passa pas trop mal. Mais c’est le genre de situation stressante qui tombe sur les nerfs où un enseignant a l’impression de vivre dans un milieu hostile, ce qui est fatigant à la longue. Il y a de quoi devenir paranoïaque. Quand il y pense, il enrage et se dit qu'il y a des coups de pied au cul qui se perdent.
Le Littéraire étudia le genre épique dans l’Odyssée d’Homère et Menaud maître draveur et le tragique dans Oedipe roi de Sophocle, les Ecrits de prison de Chevalier De Lorimier et l’Oeuvre au noir de Marguerite Yourcenar tout en observant les attitudes négatives des quelques membres du fan club des deux gourous de la secte. A la fin du cours, après l’examen final, les deux plus brillantes élèves de la classe ont tenu à faire un détour pour venir dire au Littéraire : Monsieur, nous vous remercions du cours excellent que vous nous avez donné. Elles portaient un jugement très sévère sur les deux dénigreurs (qui étaient les gourous de la secte) qui les avaient induites en erreur en semant le doute sur la compétence de leur professeur. Encore une fois, il y a une justice immanente.  Le théâtral, le gourou en chef, a pris sa retraite. Il vit heureux dans le Village à Montréal et est toujours aussi exalté. Ce compliment des deux plus brillantes élèves fait de façon désintéressée était la récompense du Littéraire. Les préjugés que l’on avait pris soin de faire naître contre lui dans leur esprit, avant qu’il leur enseigne, s’étaient dissipés et elles lui ont fait le plaisir de témoigner hautement et publiquement, en toute occasion, de l’estime qu’elles lui portaient.
Plus tard, dans un autre cours sur la dissertation littéraire, lors d’un contrôle de lecture du Rivage des Syrtes de Julien Gracq, quatre brillantes étudiantes de Lettres ont révélé au Littéraire que le Théâtral a fait irruption derrière le décor au moment où elles se déshabillaient pour revêtir leur costume, ce qui les mit à la gêne. En appréciant la confidence, le Littéraire leur dit : Vous étiez entre femmes quoi ! Elles éclatèrent de rire. On peut s’attendre à tout de quelqu’un dont l’identité sexuelle est confuse.
Aujourd’hui, Saint-Félix-de-Valois a réalisé son rêve : il est le mâle dominant du département de français et contrôle tout. Il se promène crinière au vent. Il y a des femmes qui aiment se faire dominer... après quarante ans de féminisme. Il règne sur un département flottant où il n’y a plus d’anciens, où une enseignante est souvent en congé de maladie et où d’autres femmes multiplient les congés de maternité ou les congés de perfectionnement. Avec ses trois préparations de cours qui augmentent artificiellement sa Charge individuelle (CI) (deux des cours qu’il donne sont pratiquement identiques même s’ils ont deux numéros différents), c’est la situation idéale pour lui à l’année longue. Continuant son action malveillante, il a essayé en vain de faire sortir notre syndicat de la Fédération autonome du collégial. Puis, après la dissolution de la FAC, ils ont voulu réintégrer la FNEQ (CSN) mais par un vote de 50 à 20, les enseignants ont choisi la CSQ. Son ami, qui enseigne le Livre d’Urantia, (cinquième révélation de la vérité pour le progrès spirituel de l’humanité) dans un cours de philosophie  a la paix depuis que son ennemi Réal Drainville a pris sa retraite. 
Pour les deux lascars, Urantia et St-Félix-de-Valois, ni hypocrisie, ni stratégie ne sont plus nécessaires : ils doivent bien s’ennuyer. 
A propos du livre d’Urantia, qui est une religion sans règles sur le mariage, le Stratégique écrit sur Internet :
Les chrétiens ont imaginé des ordres monastiques avec une panoplie quasi infinie de règles dont la plus désolante fut l’imposition de l’abstinence sexuelle comme étalon d’une supposée sainteté. Nous, qui sommes à l’aube de la plénitude des temps, saurons-nous éviter l’écueil des règles abusives, la mesquinerie des procès ? Saurons-nous vraiment donner généreusement après avoir bénéficié de la magnificence des Cieux ?
Le Livre d’Urantia est la manifestation coordonnatrice du Consolateur annoncé. La Bonté émane de ce livre, puisse-t-elle nous régénérer réellement.
Voilà ce qui a été enseigné dans un cours dit de philosophie. Remarquons la référence prophétique à la mesquinerie des procès mais surtout l’humour inconscient dans la formule de l’imposition de l’abstinence sexuelle comme étalon de la sainteté. Nous entendons le cheval à jeun du Dr Ferron dans Le Ciel de Québec, l’étalon du Don Quichotte de la démanche de VLB hennir de jouissance dans le libre exercice de sa fonction de reproduction après avoir bénéficié de la magnificence des Cieux. Quant à SFV, un proverbe arabe décrit bien notre relation : Si tu fais le mouton, il fera le lion ; si tu fais le lion, il deviendra mouton. En fait, c’est un carcajou, l’animal détesté par Félix Leclerc. Et dire qu'il a été un élève du Littéraire. On ne peut pas réussir à tout coup!
le quatrième ange sonna de la trompette
intègre
D’une probité absolue. D’une honnêteté à toute épreuve. Incorruptible. Dans une entrevue, Roy Dupuis qui a incarné sur l’écran Maurice Rocket Richard a dit : Ce qui me touche chez Maurice Richard, c’est son intégrité. C’était un homme simple, qui ne trichait pas. Maurice Richard est un homme aussi admirable que De Lorimier. Ces deux Québécois, ces héros de notre histoire se sont opposés aux Anglais, ce qui énerve l’éditorialiste de La Presse André Pratte qui a fait, à leur propos, un jeu de mots stupide, méprisant et impardonnable en les appelant le pendu et le suspendu. Ce jeu de mots prouve sans l’ombre d’un doute qu’André Pratte est un esprit médiocre et sans envergure. On s’ennuie des journalistes dignes et articulés comme Claude Ryan. La volonté de ce fédéraliste de rabaisser ce qui fait l’objet de l’admiration de ses adversaires témoigne d’un manque de noblesse flagrant. Ce sont des propos volontairement et sciemment offensants. Pour André Pratte, les Anglais sont plus importants que le Chevalier De Lorimier et que Maurice Richard. Mais selon Pierre Foglia, expert en authenticité, dans une conversation avec Pierre Falardeau,  André Pratte est un modèle d’intégrité et d’honnêteté intellectuelle. Telle est l’idéologie de Power corporation, propriétaire du journal de la rue St-Jacques et des nombreux membres de la famille de Paul Desmarais et des conseils d’administration, qui financent le Parti libéral à coups de 3,000 $ par année. En quelques années, cela fait 200,000 $.  C’est une façon de contourner l’esprit de la loi de René Lévesque sur le financement des partis politiques.
Paul Desmarais a apporté son support moral à Nicolas Sarkozy en le recevant pendant dix jours à son domaine Sagard de Charlevoix ; il appuie aussi de la même façon moralement et financièrement Jean Charest. Ces dons de la famille Desmarais ont servi à financer le salaire caché  pendant dix ans donc au noir de 75,000 $ par année depuis 1998 que le Parti libéral du Québec paie à son chef Jean Charest qui n’a pas assez du salaire de premier ministre (182,000 $ par année) pour soutenir son train de vie : grosse maison à Westmount ; maison à North Hatley sans oublier le pont d’or ou plutôt d’argent placé en fiducie (cela est secret, caché et restera secret, caché) qui aurait aidé le chef du parti conservateur à quitter Ottawa et à renoncer à son rêve de devenir premier ministre du Canada. En assurant son avenir financier.
C’est grâce au journal Le Québécois de Patrick Bourgeois et à son enquête sur le train de vie de Jean Charest que celui-ci a été obligé de révéler que le Parti libéral du Québec lui donne 75,000 $ par année depuis 1998 en plus de son salaire de premier ministre. Pendant dix ans, ce salaire a été caché pour travail au noir. Et on n’a aucune preuve que ce salaire n’est pas plus élevé. Quel est le travail au noir effectué par Jean Charest ? Patrick Bourgeois vient de publier un livre intitulé : La nébuleuse. C’est un livre à lire ainsi que les livres de Robin Philpot sur le référendum volé et sur Paul Desmarais et Power corporation.
politique et atteintes à la réputation
Au début du film Les Ordres, Jean Lapointe, Hélène Loiselle, Guy Provost, Claude Gauthier et Louise Forestier, se présentent par leur vrai nom puis ajoutent : Dans le film, je joue le rôle d’un tel ou d’une telle. Cette démarche crée un climat d’authenticité. Ce film montre que l’engagement de Trudeau en faveur des droits de la personne était de la frime puisqu’il s’appliquait à tout le monde sauf aux indépendantistes. Si le fils de Pierre Elliott-Trudeau poursuivait Michel Brault pour diffamation, cette poursuite serait absurde car ce film a des fondements historiques inattaquables. Il aurait été préférable de ne pas arrêter 450 personnes dont la dangereuse Pauline Julien, les poètes subversifs Gaston Miron et Gérald Godin, sans qu’aucune accusation ne soit portée contre elles. Maintenant, il est trop tard. Trudeau, ce grand démocrate, Just watch me, a montré son vrai visage. C’est en temps de crise que l’on peut voir la vraie personnalité d’un homme politique. Et c’est bien dommage pour sa réputation. Le cinéaste Michel Brault n’est pas un diffamateur : c’est un historien. Grâce à son film, on se souviendra du rôle du sinistre trio Drapeau-Bourassa-Trudeau qui s’est servi de la crise d’octobre 1970 pour nuire à la gauche et au mouvement indépendantiste.
Mais le fils de PET peut se consoler : pour André Pratte, ce Hummer idéologique, éditorialiste au service de Power Corporation, Trudeau est un grand démocrate et Jean Chrétien qui accumule les doctorats honorifiques a bien fait de donner le nom de Trudeau à l’aéroport de Montréal. Paul Desmarais, avec ses milliards, peut se payer un instrument de propagande fédéraliste comme La Presse qui est tout de même un journal qui contient beaucoup d’information et qu’on peut lire avec profit en prenant avec un grain de sel le contenu éditorial et la section Forum qui est manipulée, en se méfiant du journaliste libéral Denis Lessard, des gros titres, des sondages-bidons CROP-La Presse et des coups montés comme celui contre le candidat du Parti québécois dans St-Henri aux élections du 26 mars 2007, Robin Philpot, à propos du Rwanda. Ou, en novembre 2008, les articles du journaliste-militant Denis Lessard sur le snobisme de Pauline Marois ou sa fatigue. Philpot nous apprend que Paul Desmarais n’a pas investi au Québec le 1.2 milliard obtenu lors de la vente de la Consolidated Bathurst.
Il n’y a pas à se surprendre qu’avec ses opinions politiques, le Littéraire se soit fait quelques ennemis dans la région où il a enseigné pendant trente-six ans. Il y a un arrière-fond politique aux luttes syndicales. Les acteurs d’un conflit en apparence local sont à rattacher aux forces politiques en opposition au Québec et au Canada ce qui augmente l’aigreur des acteurs les uns envers les autres. Par exemple, Rue Guèvremont, à Sorel, Chez Jean-Guy Poirier Sport spécialiste en golf, devant les employés qui apprécient le spectacle parce qu’ils vous connaissent, si vous insistez sur le manque d’éthique des fédéralistes, le patron, l’homme à la Jaguar, vous lancera le FLQ (Front de libération du Québec) dans la face comme André Pratte a diffamé les concepteurs du Moulin à Paroles en titrant sur cyberpresse : Célébrer le FLQ. Le Conseil de presse a refusé de sanctionner cette évidente malhonnêteté intellectuelle d’André Pratte. Paraît-il que c'est la liberté de l'éditorialiste qui s'exerce.
vulgarité libérale : la soue de France Boucher
Si la conversation avec la Directrice avait eu lieu en 2008, comme exemple de vulgarité, Le Littéraire aurait cité les mots de France Boucher, présidente de l’Office québécois de la langue française, tenus devant une commission parlementaire. Les journaux ont titré : France Boucher refuse de porter un jugement sur la situation de la langue française à Montréal. Or, c’était un devoir rattaché à sa haute fonction de se prononcer. Cet Office, haut lieu d’ingérence politique, de camouflage et d’incompétence, a caché sous la jupe de la ministre Christine St-Pierre du Nouveau-Brunswick des études qui sonnaient l’alarme sur la situation du français à Montréal au moment où il fallait décider s’il était opportun d’augmenter le nombre annuel d’immigrants de 40,000 à 55,000. Charles Castonguay, Marc Termotte, Gérald Larose ont dénoncé France Boucher. Pauline Marois a demandé sa démission. Les chercheurs qui avaient réalisé ces études ont protesté et ont fait la vie dure à la présidente qui a été nommée par Jean Charest en juin 2005. Elle a dit en commission parlementaire, en parlant de ces chercheurs : le temps est venu de nettoyer la soue. Je n’ai jamais rien entendu de plus vulgaire. C’est ce que j’appelle la vulgarité libérale. On y voit le mépris de la fille de la défunte mairesse de Québec qui est une parvenue qui provient de la soue libérale. Depuis 2003, Jean Charest en a fait à la tonne des nominations comme ça. 
malfaisant
Qui fait ou cherche à faire du mal à autrui. ; dont les effets sont néfastes.
Malheur à vous, êtres malfaisants  dont les actions nuisibles sont décrites dans ce livre.
en lisant en écrivant
Ce livre a été écrit en même temps que je lisais Je m’ennuie de Michèle Véroly, Race de mondeLes grands-pères, Blanche forcée et James Joyce, l’Irlande, le Québec, les mots (essai hilare) de Victor-Lévy Beaulieu, Ulysse de James Joyce, Un vrai roman, mémoires de Philippe Sollers, Bourgault de Jean-François Nadeau, Nous de Jean-François Lisée, La dénationalisation tranquille de Mathieu Bock-Côté, Nom de code : Ma Chouette sur le scandale des commandites de Daniel Leblanc du Globe and Mail, Les secrets d’Option Canada de Lester-Philpot et Le Référendum volé de Robin Philpot, Le moine et le philosophe, dialogues entre l’agnostique Jean-François Revel et son fils boudhiste, disciple du Dalaï Lama, Mathieu Ricard, Autour de Dédé Fortin de Jean Barbe et Trois chevaux d’Erri De Luca,  Ecrire, pour l’argent et la gloire de Claude Jasmin et aussi son journal, celui avec une aquarelle naïve sur la page couverture. Derrière l’Etat Desmarais : POWER de Robin Philpot. La Nébuleuse de Patrick Bourgeois ; Avantage à l’anglais de Charles Castonguay. Qu’ai-je donc fait ? de Jean d’Ormesson, Ritounelle de la faim de Jean-Marie-Gustave Le Clézio. La Correspondance de Jacques Ferron avec André Major et Victor-Lévy BeaulieuL’Histoire économique de la région de Sorel-Tracy, ouvrage remarquable édité par Page Cournoyer publication qui a le seul défaut de ne pas citer mon premier livre sur les Simard. L’autre histoire de l’indépendance de Pierre Dubuc. Une traversée du Québec de Camille Laurin, préface de Jacques Parizeau. La Lancée (1911-1936), autobiographie de Pierre Dansereau. Le syndrome Hérouxville ou les accommodements raisonnables de Bernard Thompson.
souvenirs
C’est curieux ce qui remonte à la surface après trente-six ans d’enseignement au même collège. Ce jeune élève lors d’un contrôle oral de lecture de l’Oeuvre au noir de Marguerite Yourcenar. J’avais passé à mes élèves des notes sur le vocabulaire, sur les personnages, sur le contexte historique et un résumé de l’action chapitre par chapitre pour rendre accessible une oeuvre difficile qui se passe au XVIè siècle. Je demande à cet élève ses impressions personnelles de lecture. Il était encore sous le choc. C’était la première fois de sa vie qu’il lisait un chef-d’oeuvre de la littérature universelle et il en était reconnaissant.
Dans un restaurant de Sorel, me salue un de mes anciens étudiants, un certain Champagne, qui chante accompagné de sa guitare et qui était de retour d’un voyage en France. Des Français rencontrés n’en revenaient pas que ce jeune Québécois ait lu le Rivage des Syrtes de Julien Gracq.
Au début de chaque session, je demande aux élèves d’écrire un texte autobiographique. Essayant de se souvenir, un élève en électrotechnique se rappelle la madeleine de Proust qui montre qu’une sensation peut faire remonter à l’enfance. Expérimentant quelque chose de semblable, l’étudiant dit : C’est comme le mille feuilles de Proust.
Un élève écrit en commentaire à propos de la tentative de censure du Cassé par le curé de la plus grosse paroisse de Sorel, dans un sermon à la messe du dimanche : On se serait cru à l’époque des croisières.
Une autre élève écrit : après avoir escaladé la montagne, ils la gravirent.
Ce sont ce qu’on appelle des perles.
tentative de corruption 
Quand il évaluait ses élèves, le Littéraire donnait toujours la chance au coureur. Il avait la réputation de montrer beaucoup de souplesse pour permettre à tous ses élèves de réussir. Par exemple, il acceptait que des élèves moins motivés remettent un travail en retard jusqu’à l’extrême limite c’est-à-dire le moment où il devait déposer au secrétariat pédagogique les notes finales. Un jour, un élève se rendit jusqu’à la limite. Son travail fut accepté et corrigé et il réussit à avoir plus de 60%. Il considéra cette réussite comme un miracle et pour monter sa reconnaissance, il offrit à son professeur une belle bouteille de cognac à 40$ à côté de l’entrée du collège avec la téléphoniste comme témoin. L’enseignant refusa après un moment de surprise car il ne croyait pas avoir fait une faveur à son élève l’ayant traité comme tout le monde.

On sait que le Littéraire, dans ses paroles et dans ses écrits, attaquait constamment les libéraux pour leur démagogie, leur manque d’éthique et leur patronage. Après réflexion, il comprit que cette bouteille de cognac était un piège tendu pour le réduire au silence. Ce pot-de-vin est l’équivalent des enveloppes  du maire de Laval. S’il l’avait acceptée, il aurait été la risée de toute la clique libérale. C’est ce qu’on appelle une tentative de corruption. Il n’y a pas des millions en contrats d’impliqués, mais c’est le même principe. Cet élève à qui je venais de rendre service subissait de mauvaises influences. Dans ces circonstances, me tendre un piège aussi grossier, c’était faire voir le pouvoir corrupteur des libéraux. Comme on le voit actuellement au Québec, quand la tête est pourrie, c’est tout le corps social qui est malade. Ça ne donne rien de demander à un corrompu corrupteur de faire une enquête sur la corruption. Il nommera son juge et ses avocats et définira un mandat tout croche comme lors de la Commission Bastarache. 78% de la population n’a pas confiance en Jean Charest. A midi vendredi le 19 novembre 2010, il y avait 190,600 signatures sur le site web de l’Assemblée nationale demandant la démission de Jean Charest. Du jamais vu.
J’ai posé une question sur le blogue du journaliste de Québec Michel Hébert, celui qui a révélé la rencontre entre le ministre Arcand et André Caillé dans un restaurant huppé du Vieux-Québec. Monsieur Hébert, j’aimerais avoir votre opinion sur le fait que les libéraux pourraient continuer à siphonner le système au maximum  pendant encore deux ans. Cette perspective m’inquiète au plus haut point. On le voit dans les gaz de schiste où les libéraux ont pris des postes dans les compagnies comme Talisman. L’idée que le Québec se fasse affaiblir pendant encore deux ans me rend malade. Le gouvernement libéral de Jean Charest n’agit pas dans l’intérêt général. Qu’en pensez-vous? Voici la réponse.
Monsieur,
Siphonner le système ? Disons que toutes les nominations importantes sont faites, que les allégations actuelles donnent à penser qu’il y a un  système  favorisant des partisans du PLQ car si cela avantageait le PQ, il y aurait certainement une enquête, comme sur la Gaspesia… Quant au gaz de schiste, les lois sont modifiées une à une de manière à faciliter les choses aux industriels. Je vous laisse tirer vos conclusions…
Michel Hébert, Québec, 18 novembre 2010
bourgeoise
Qui ne doute de rien. Qui n’a que des certitudes. Le bourgeois dépend tout entier de l’ordre établi... qu’il aime comme lui-même. (Georges Bernanos) Cette bourgeoise est satisfaite de l’ordre établi dont elle profite à plein. Elle fait partie de la classe dirigeante locale, de l’élite financière locale qu’elle fréquente. C’est une notable, une personne à laquelle sa situation sociale confère une certaine autorité dans les affaires publiques de sa région. C’est une personne d’importance qu’on envie, pesante comme on dit dans Le Temps d’une paix. Pour elle, le décorum, l’étiquette, les bonnes manières sont d’une grande importance. Il y a des choses qui se disent et qui se font et il y a des choses qui ne se disent pas et ne se font pas. Celui qui ne se conforme pas ne fait pas partie du club et est menacé de se faire ostraciser. L’idée de contester une notable est scandaleuse pour la bourgeoise épanouie qui ne doute de rien et qui n’a que des certitudes. Il était donc prévisible  que cette notable qui se percevait comme notable prenne les grands moyens c’est-à-dire le recours aux Tribunaux pour faire comprendre à ses opposants qu’en critiquant ses décisions, en défiant son pouvoir, ils auraient un lourd prix à payer. La Cour supérieure et les juges (souvent nommés par patronage politique) ne sont-ils pas garants de l’ordre établi ! Le droit à la bonne réputation pour une notable ne fait-il pas partie de l’ordre établi ! La diffamation ou l’atteinte à la réputation d’une notable qui incarne l’ordre établi n’est-elle pas la suprême insulte et la suprême attaque contre l’ordre établi ! Les deux poursuites que nous avons subies nous ont fait comprendre ce qu’est une bourgeoise, une satisfaite de l’ordre établi qui ne voulait pas être dérangée et être contrariée dans la jouissance de ses privilèges et dans l'exercice de son autorité. 
aire de repos
Dans des conditions routières idéales, le comportement de la nouvelle Honda Accord 2008 porte difficilement flanc à la critique à la condition de ne pas se méprendre sur sa nature plus bourgeoise que sportive. (Eric Lefrançois)
les ailes de la Rolls effleuraient des pylônes (Serge Gainsbourg)
SLAPP fiction
Comme ce livre raconte une histoire véridique, pourquoi ne pas avoir utilisé tous les noms propres ? Les poursuites sont la réponse à cette question d’où le genre littéraire : SLAPP fiction. L’idée de la fiction est d’abord venue du contexte judiciaire mais, par la suite, l’auteur a vu toutes les possibilités qui s’ouvraient à lui quand il se dégageait du documentaire. En lisant les Confidences d'une femme trahie, vous êtes entré dans le monde d’une femme qui croit avoir toujours raison. Lui donner la parole en se mettant à sa place, c’était une fameuse de bonne idée. En dehors d’un contexte de fiction, les Confidences d’une femme trahie n’auraient pas pu être écrites. Il me semble qu’on aurait perdu quelque chose. Devant Sa Majesté qui voulait un pouvoir absolu, la résistance s’organisa et de même s’organisa aussi la royale répression. S’installa un climat où toute critique était à toute fin pratique interdite puisqu’il suffisait de contester un peu pour qu’on vous accuse d’irrespect et pour qu’on dépose des lettres de réprimande à votre dossier, qu’on vous suspende du Conseil d’administration, qu’on vous fasse passer devant le comité de discipline du Conseil d’administration, qu’on vous traîne devant les tribunaux pour crime de lèse-majesté ou qu’on envoie des cadres (féminines) dans vos classes sans avertissement avec des questionnaires passés à vos élèves pour trouver quelque chose à vous reprocher, pour vous intimider ou vous incriminer.
écrire, parler, penser avec indépendance
En Autriche et en Prusse, le joug militaire pèse sur vos idées, comme le ciel sans lumière sur votre tête ; je ne sais quoi vous avertit que vous ne pouvez ni écrire, ni parler, ni penser avec indépendance.  (Chateaubriand, Mémoires d’outre-tombe, 19 mai 1833, La Pochothèque, p.1528)
C’était comme ça au collège Germaine-Guèvremont. Vous ne pouviez ni écrire, ni parler, ni penser avec indépendance. Dans une institution d’enseignement où des jeunes doivent apprendre à penser par eux-mêmes, c’est catastrophique. C’est par notre résistance à cette dictature que nous donnions l’exemple.
une SLAPP, ça peut coûter cher
Yves Boisvert, chroniqueur à La Presse, a déjà subi une poursuite-bâillon (SLAPP). Il en parle le 11 octobre 2006.
Il y a dix ans, écrit Yves Boisvert, j’ai écrit une chronique pour dénoncer les SLAPP. J’y relatais le cas de trois promoteurs qui avaient poursuivi des citoyens... et j’ai été poursuivi par l’un d’eux ! Dans mon cas, ce n’était qu’un embêtement, puisque notre journal est assuré. La Presse a les moyens  (et la volonté) d’embaucher les meilleurs avocats et de faire face à une poursuite. Nous avons d’ailleurs gagné le procès. Mais pour un citoyen non assuré, c’est-à-dire pour à peu près tout le monde, c’est une punition financière considérable. On est bien obligé de se défendre, même si la poursuite n’a aucun fondement. Et au bout du compte, même en cas de victoire, les frais d’avocats ne seront pas remboursés. (…) Celui qui est poursuivi sans juste cause sera traîné pendant des mois et des années d’interrogatoires.
Dans notre cas, c’est le collège qui a payé tous les frais d’avocat du directeur des études et de la directrice générale. 48,900 $ de fonds publics ont été utilisés et gaspillés. De notre côté, le syndicat a payé les frais d’avocat pour la poursuite du Directeur des études contre les quatre membres de l’exécutif du syndicat, ce qui est normal. Mais pour ce qui est du Littéraire, l’enseignant membre du conseil d’administration, c’est une autre histoire. Il aurait pu se retrouver seul devant la poursuite et avoir à payer de sa poche tous les frais d’avocat pour sa défense. C’est d’ailleurs ce que souhaitait la prétendue diffamée. La décision de la Fédération autonome des syndicats de payer les frais d’avocat a été beaucoup plus politique que juridique. Nous avons eu l’écho de discussions au comité de direction de la Fédération : il a fallu que Daniel Lussier mette tout son poids politique de vice-président de la Fédération pour faire pencher la balance en notre faveur car un certain fonctionnaire syndical, à courte vue, réduisait les poursuites à un conflit de personnalités. Si la Fédération avait refusé de payer les frais d’avocat pour sa défense à propos d’événements survenus au Conseil d’administration, le Littéraire aurait exigé que le collège paie ses frais d’avocat puisque, en tant que membre du Conseil d’administration, il avait les mêmes droits que la Directrice. A la réflexion, l’avocat syndical aurait dû envoyer une facture de 15,000 $ au Collège. Malheureusement, dans l’entente hors cour, il fut convenu que chaque partie paierait ses frais d’avocat. En tout, il en a coûté environ 25,000 $ au syndicat pour les frais d’avocat.
frivole
Aucun rapport avec la légèreté des moeurs. Dans le monde juridique, une poursuite est rejetée si elle est déclarée frivole c’est-à-dire sans fondement. La directrice, sur les conseils de son avocat, a décidé d’une façon purement arbitraire que les excuses du Littéraire pendant la réunion du Conseil d’administration du 19 juin étaient frivoles. 
jugement
Faculté de l’esprit permettant de bien juger de choses qui ne font pas l’objet d’une connaissance immédiate certaine, ni d’une démonstration rigoureuse. Avoir du jugement. Manquer de jugement. Erreur de jugement. 
la cafétéria qu’il ne fallait pas privatiser
Le dossier des services alimentaires et de la cafétéria
C O M P L E M E N T À L‘ I N F O-CA, vol.4, no. 18 (publié le 4 octobre 2000 à la suite de la réunion du Conseil d’administration du 27 septembre 2000)
Signé par les quatre membres de l’exécutif syndical ; envoyé à tous les enseignants. Le Complément à l’Info-CA décrit en détail une réunion du C.A. sur le dossier de la privatisation de la cafétéria ; il a été intercepté par la Direction avant sa distribution dans les casiers des enseignants, geste qu’un arbitre a jugé illégal.
Notre propre honneur est intéressé dans de pareilles manoeuvres et l’action de ces mercantiles est si détestable que c’eût été y prendre part que de ne pas s’y opposer. (inspiré de Molière, Don Juan, acte 3, scène 3)
Texte intégral de la proposition présentée au Conseil d’administration par Le Littéraire et l’Ingénieur
Attendu que le projet éducatif du Collège prône l’honnêteté intellectuelle, le respect des personnes, la qualité de vie et non le mercantilisme ;
Attendu que le Café du Bourg est un organisme sans but lucratif qui offre d’excellents services alimentaires depuis 22 ans ;
Attendu que le Café du Bourg ne doit pas être traité comme un organisme extérieur au Collège auquel on imputerait des coût d’utilisation des équipements (électricité) ou de services (conciergerie etc.) comme si ces coûts n’étaient pas déjà financés par le Ministère (augmentation des frais d’opération de 4 800$)
Attendu que les négociations qui ont conduit à une augmentation de loyer de 14 250$ à 18 000$ avec la menace d’aller en appel d’offres pour obtenir plus de revenus pour le Collège, ont eu comme conséquence la déstabilisation du Café du Bourg et l’insécurité des neuf employées de la cafétéria et du Café-Inn et sont directement responsables de la fermeture du Café-Inn ;
Il est proposé par le Littéraire et appuyé par l’Ingénieur :
1- Que le C.A. confirme et maintienne le Café du Bourg dans sa vocation d’organisme sans but lucratif dont l’objectif est la qualité des services alimentaires offerts aux élèves et aux personnels du Collège au meilleur coût possible ;
2- Que le C.A. rejette la possibilité d’aller en appel d’offres en sous-traitance et rejette l’orientation qui consiste à donner un but lucratif aux services alimentaires ;
3- Suite à la demande générale (voir pétition), que des négociations soient entreprises pour permettre la réouverture du Café-Inn dans les plus brefs délais ;
4- Afin que ne se reproduisent plus la démoralisation et le stress causés par les négociations de l’année dernière, éléments de nature à nous priver de services alimentaires de qualité, que le C.A. s’assure du maintien à long terme du Café du Bourg comme organisme à but non lucratif qui administrera la cafétéria et le Café-Inn dans la stabilité et le respect.
Conclusion de cette lutte : l’administration du collège a dû renoncer à la privatisation des services alimentaires. C’est une autre victoire syndicale après le financement des nouvelles voies de sortie, le droit d’utiliser les casiers d’enseignants et l’abolition de la coupure de 2.5% en janvier et non en avril.
crédibilité
Ce qui fait qu’une chose mérite d’être crue. Influence dont jouit une personne auprès de quelqu’un par la confiance qu’elle inspire. La crédibilité d’un administrateur ou d’un enseignant est une chose fragile. Nous savions que nos actions syndicales et nos écrits remettaient en cause la crédibilité de la Direction de notre collège. 
les fameuses excuses
L’exécutif d’un syndicat composé de quatre enseignants écrit que, sur un dossier précis, un Directeur des études a manqué de jugement et s’est montré incompétent. Ce directeur lui envoie une mise en demeure de retirer ses propos et de s’excuser. Si l’exécutif, par écrit, retire ses propos et s’excuse, il admet avoir mal agi. Il montre du regret d’avoir offensé le directeur qui demande réparation de l’offense dont il aurait été victime. D’une certaine façon, en s’excusant, le syndicat se reconnaît coupable. La question qui se pose n’est plus : est-ce que c’est vrai que, par exemple, sur les règles d’admission à l’examen de reprise, ce qui est un dossier mineur, la Direction s’est montrée incompétente et a manqué de jugement ? La question est devenue : était-ce bien de l’écrire puisque cela a fait de la peine à la Direction ? Ce n’est pas à la Direction de s’excuser de son erreur ; c’est le syndicat qui doit s’excuser d’avoir dit que c’était une erreur. Si nous avions écrit que la Direction avait fait preuve d’impéritie (ce qui est synonyme d’incompétence), comme personne n’aurait compris, le Collège n’aurait pas pu nous menacer de poursuites pour diffamation et le Directeur des études n’aurait pas pu nous poursuivre pour diffamation. Le mot incompétence, trop brutal et trop clair, nous a causé bien des ennuis ; le mot impéritie, qui veut dire la même chose serait passé inaperçu. Il aurait fallu que l’on se précipite sur un dictionnaire. Nous avons fait un rude apprentissage des conséquences de l’emploi de tel ou tel mot. Les mots ont de l’importance pendant une guerre où la partie patronale cherche à trouver matière à poursuite pour diffamation et atteinte à la réputation. 
un procès au civil
Faire un procès au civil. Attaquer, poursuivre. Intenter un procès à quelqu’un. Le procès déplace le conflit ; il le transporte sur un autre terrain, celui de la Cour supérieure qui fonctionne selon ses règles propres avec ses lois, ses énervantes lenteurs, ses coûts considérables. Vous êtes dans un collège où les relations de travail sont régies par une Convention collective signée par les deux parties. Surgit un désaccord. L’exécutif du syndicat s’exprime franchement et revendique. Le désaccord pourrait se régler à l’interne selon des mécanismes prévus à la convention collective ; il suffirait que la direction admette son erreur. Or, voilà que la Direction attaque l’exécutif du syndicat en Cour supérieure pour diffamation avec l’argent de nos taxes. C’est une façon de ne pas respecter les règles du jeu : c’est inadmissible.
non seulement des excuses mais des excuses sincères
Est sincère celui qui est disposé à reconnaître la vérité en toute bonne foi et à faire connaître ce qu’il pense et sent réellement sans consentir à se tromper soi-même ni à tromper les autres. Synonymes : authentique, vrai, non truqué. Antonymes : hypocrite, menteur, affecté, feint.
Comment fait-on pour déterminer la sincérité de quoi que ce soit. Comment reconnaît-on que des excuses sont sincères ? La Directrice exigeait du Syndicat qu’il présente des excuses et des excuses sincères. Pour que nos excuses soient reconnues comme sincères, des conditions exorbitantes étaient imposées. Il fallait admettre que nos propos étaient diffamatoires. Il fallait admettre que nous avions mal agi. Il fallait se reconnaître coupable. Il fallait s’engager à cesser d’exercer notre jugement critique, élément essentiel de la fonction syndicale.
En pratique, l’exigence de sincérité équivalait à obliger qu’on se transforme en syndicat de boutique et à cesser de traiter d’égal à égal. Si nous demandions que l’erreur de l’administration soit corrigée, nous faisions la preuve que nos excuses n’étaient pas sincères. Si nous disions que nous allions évaluer la directrice générale, nous montrions un esprit rebelle. 
C’est un classique de demander des excuses quand on juge qu’il y a eu offense. On a demandé à Jacques Parizeau de faire des excuses après sa déclaration sur l’argent et des votes ethniques le soir du référendum de 1995. Il ne s’est pas excusé. Il n’avait pas à s’excuser d’avoir dit la vérité. Les organisateurs du love in de Montréal et les dirigeants d’Option Canada, ne se sont pas excusés de n’avoir pas respecté la loi québécoise sur les dépenses permises par le camp du NON.  
respect
Selon Le petit Robert, le respect est un sentiment qui porte à accorder à une personne une considération admirative, en raison de la valeur qu’on lui reconnaît, et à se conduire envers elle avec réserve et retenue. Est respectueux celui qui éprouve ou témoigne du respect, de la déférence. On peut inspirer le respect ; on doit mériter le respect. Le respect, ça ne s’impose pas : ça se mérite.
Elle s’imaginait que le seul fait d’être directrice devait lui assurer automatiquement le respect. C’était une grave erreur. Une personne en autorité qui est attaquée peut accuser l’opposant de lui manquer de respect, ce qui fait diversion par rapport à l’objet de la critique. L’accent est alors déplacé vers la forme au détriment du fond. C’est l’objectif visé. Par ailleurs, la conduite d’une personne en autorité qui veut être respectée doit être irréprochable. Si elle commet des abus de pouvoir ou manque d’éthique dans le choix des moyens pour attaquer ses opposants, il est normal qu’on se défende et alors, qu’elle ne vienne pas se plaindre qu’on lui manque de respect et qu’elle ne vienne pas nous accuser d’être irrespectueux, irrévérencieux ou insolent. Le fait d’occuper une fonction n’entraîne pas automatiquement le respect. C’est la personne qui occupe la fonction qui doit mériter le respect par sa compétence, son honnêteté, son jugement et son sens de la démocratie. L’époque du respect en vertu de la seule fonction et envers l’autorité est bien révolue.
ça vous étonne mais c’est comme ça (la ballade de Melody Nelson de Serge Gainsbourg)
la fonction et la personne
La directrice générale prétendait avoir de la classe et faire partie de l’élite mais elle était plutôt forte sur le cosmétique, l’étiquette, l’apparence et le décorum comme Josée Verner dite la Barbie de Québec et Liza Frulla, la commère du Club des Ex. Contrairement à Montaigne qui a occupé la fonction de maire de Bordeaux pendant quatre ans et qui disait avec son bon jugement habituel, le maire et moi sommes deux, il y avait, a-t-elle voulu nous faire croire, comme une union substantielle entre le Collège et sa directrice générale. Montaigne insiste sur la distinction qu’il faut faire entre la fonction et la personne. Ce n’est pas honnête de prétendre que tout désaccord sur l’exercice de la fonction est une attaque contre la personne ou une attaque contre l’institution. Au Conseil d’administration, c’était l’unanimité ou le drame car quiconque n’était pas d’accord avec elle mettait nécessairement le collège en péril. Nous devions nous opposer à tant d’extravagance. Ces attitudes de prima donna méritaient une remontrance rédigée avec fermeté car quand nous écrivons ce que nous pensons notre âme marche d’une grande allégresse. ( Montaigne, Essais, I, 40).
mais ses jours étaient comptés
quatorze automne et quinze étés (la ballade de Melody Nelson)
intimider et déstabiliser
Le recours aux poursuites en diffamation est le plus souvent anti-démocratique. C’est se servir des Tribunaux à des fins politiques, pour intimider et déstabiliser l’adversaire et pour l’affaiblir financièrement en le menaçant d’amendes exorbitantes et en l’obligeant à de coûteuses dépenses en honoraires d’avocats avec la menace d’avoir à payer les frais d’avocat de la partie adverse. (C’est ce que veut dire l’expression avec dépens.) Les attaques devant les Tribunaux dont nous avons été l’objet, bien que fort stimulantes car nous aimons la bataille (comme disait Pierre Bourgault), n’en étaient pas moins énergivores. En plus, nous étions privés de vacances sereines car les mises en demeure nous tombaient dessus entre les sessions ou avant les vacances d’été. C’était la façon de la directrice de se venger et de nous faire regretter nos prises de position contre elle et notre engagement. Son message était clair : Si vous vous opposez à moi, vous allez en payer le prix.
le pouvoir au féminin
A propos du pouvoir au féminin, un mot pour dire une évidence, à savoir que chaque homme et chaque femme est un être humain. La catégorie de l’humain inclut le féminin et le masculin. Si on parle de valeurs féminines ou de valeurs masculines, parlons aussi de valeurs humaines. D’ailleurs, c’est quoi exactement une qualité féminine ou une qualité masculine ? Il y a des femmes qui traversent le lac St-Jean à la nage. Si un homme au pouvoir recherche le consensus ou manifeste de l’empathie dans une situation difficile, il n’est pas féminin, il n’est pas féminisé, il est humain tout simplement. Les femmes, à ce que je sache, n’ont pas le monopole de l’humain. De toutes façons, comme l’écrit Montaigne, dans le célèbre chapitre cinq du livre trois des Essais : Je dis que les mâles et femelles sont jetés en même moule ; sauf l’institution et l’usage, la différence n’y est pas grande. Le concept de féminisation de la société est un concept tordu et intimidant qui ne mène pas à des analyses constructives.
sa Majesté n’est pas à plaindre
Le passage de la directrice générale à notre collège a été rentable financièrement pour elle : très bon salaire de plus de 90,000 $ ; primes de rendement de 6% chaque année (même en situation budgétaire difficile, comme les dirigeants de grosses compagnies privées, les hors-cadres ne s’oublient pas : en 2005, dans le réseau collégial, 1.4 millions de dollars ont été payés en primes à des hors-cadres c’est-à-dire directeur général et directeur des études) ; voyages en Afrique et au Mexique ; compte de dépenses ; prime (légale, hélas !) de séparation dans les six chiffres (143,000 $, dit-on) ; excellente pension. Elle n’est pas trop à plaindre financièrement.
Elle se caractérisait ni par la rigueur intellectuelle ni par la rigueur budgétaire. Elle n’a pas hésité à imposer au Collège une dépense de 50,000 $ en frais d’avocat sans compter le temps et l’énergie gaspillés par les cadres qui auraient eu mieux à faire que de témoigner devant l’arbitre des griefs, la Commissaire du travail ou le juge de la Cour supérieure sans oublier le grand nombre d’heures gaspillées en préparation. Nous avons vu trop souvent la BMW de l’avocate directrice des ressources humaines, stationnée devant les bureaux de l’avocat local à côté du Carré Royal. Il eût été préférable qu’elle prenne de son précieux temps pour suivre des cours sur notre Convention collective et des leçons sur la rédaction des procès-verbaux du Comité des relations du travail (CRT).

La directrice générale contrôlait tout. Elle a beaucoup dépensé pour les rénovations. Pendant des mois, le collège a été un vaste chantier de construction au grand plaisir des entrepreneurs. Une première directrice des ressources humaines, de Thetford Mines, a été épuisée par sa triple fonction de responsable des ressources humaines, de responsable des communications et de secrétaire générale et par l’exigence pressante de la mise sur pied d’une Fondation du collège et la multiplication des activités sociales annuelles : bal masqué, fête de Noël, cabane à sucre, tournoi de golf, cérémonie de remise des diplômes, remise de bourses, reconnaissance des années de service, réunions soulignant les départs (nombreux) des cadres ou les prises de retraite, reconnaissance de l’excellence scolaire. Toutes ces activités sociales objets des boycotts des enseignants avaient une grande importance pour la directrice qui aimait les mondanités. A cause des poursuites contre l’exécutif du syndicat, 95% des enseignants ont boycotté ces activités sociales pendant trois ans. Ces boycotts étaient très frustrants pour elle. Selon nous, on ne peut pas aller faire des mamours à une administration hostile qui nous poursuit devant les Tribunaux. Un hebdomadaire local tiré à 25,000 exemplaires et distribué gratuitement à chaque foyer, informait la population des poursuites et des boycotts des enseignants et la rédactrice en chef, dans des articles substantiels, avec professionnalisme, expliquait le point de vue de chacune des parties, ce qui ne manquait pas d’irriter la directrice générale qui s’en est plaint plusieurs fois avec véhémence puisqu’il apparaissait que cela allait mal au collège et qu’elle en était responsable, ce qui n’était pas bon pour son image de marque et pourrait nuire à sa future carrière. On commençait à comprendre dans la région que son gigantesque ego, son autoritarisme mal avisé et ses airs de m’as-tu vu créaient un gros malaise. Devant ses récriminations parce que, selon elle, l’article du journal local informant la population de la poursuite de 80,000$ ne méritait pas la première page, le directeur du journal, qui était un extrême modéré, lui a pourtant répliqué : Je ne vous dis pas comment diriger votre collège ; laissez-moi diriger mon journal comme je l’entends. A partir du moment où il y a eu des poursuites, le journal local ne parla plus du conflit. C’était le but recherché. Tout devint sub judice. Les poursuites ont été un moyen efficace  de censure. Parce que le Collège achetait des pages de publicité dans le journal local, la directrice s’imaginait qu’elle pouvait y faire la loi.

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